Tout ce qui est solide se dissout dans l'air par Angélita

Evgueri, 9 ans, étudie la musique. Se fait molester par deux autres garçons.


Grigori est médecin. Il a 36 ans et il est divorcé. Maria est son ex-femme et la tante d’Evgueri.


Artion habite à la campagne. Se prépare à aller chasser avec son père.


Mais un matin, tout change, le ciel n’est pas comme d’habitude, tout comme les animaux.


Avril 1986, Tchernobyl.


Un premier roman excellent avec lequel j’ai passé un très bon moment de lecture. Attention, il n’y a aucun suspense mais l’auteur a mis les mots, et de magnifiques mots, simples, sur ce qui s’est passé avant, pendant et après Tchernobyl en 1986, en Union Soviétique. Bien entendu, il n’y a pas que ça. Il y a la vie des habitants, comment ils obéissent, comment ils tentent de se révolter. Ils semblent passifs mais règnent chez eux toujours l’espoir.


Malgré la richesse du roman, les personnages, une finesse d’écriture qui tente de laisser de nombreux espoirs, malgré l’horreur et la tragédie, je n’arrive pas à donner la note maximale, si je devais noter ce roman. Il me manque un je ne sais quoi, que je n’arrive pas à expliquer, peut-être ce qui arrive au jeune Artion mais pas que. Toutefois, cela n’enlève rien à la poésie et au charme de certaines descriptions et des personnages. On sent la pureté de l’air, de l’eau, de la musique.


Le roman se découpe en trois parties. L’avant Tchernobyl où nous faisons connaissance avec les personnages. Pendant Tchernobyl et ce qui a été mis en place. Mais aussi l’après, pratiquement immédiat et l’après qui se déroule quelques années. Il est possible, selon moi, que cette partie soit la moins aboutie. Tout semble tourner autour de la musique, de l’air, de l’eau, des éléments essentiels, de la couleur comme ces papiers qui tombent du ciel. Le roman est assez politique et dénonce ce que n’a pas fait le gouvernement pour informer les populations, pour permettre à ce qu’une telle tragédie ne se reproduise plus. Mais toute personne s’intéressant à l’histoire de ce pays sait ce qui se passe au niveau propagande et surtout taire ce que le monde entier ne doit pas savoir. Pourtant, certaines personnes tentent de se « soulever » même si elles savent que cela peut aller très loin avec l’emprisonnement. Les gens souffrent, gardent espoir et ne veulent pas que leurs proches soient pris à parti.


Je n’ai pas été rebutée par toutes les explications données concernant l’explosion de la centrale, l’évacuation des habitants, la violence des militaires à leur encontre, les conditions de vie après l’explosion, le travail des médecins. Tous ces gens ont souffert, ont été soignés, beaucoup sont morts à cause des radiations et du travail demandé, des enfants sont nés avec de nombreuses malformations. Ils ont tenté d’avoir une vie, de trouver dans des petits riens quelque chose à quoi se raccrocher. Certains ont aidé du mieux qu’ils le pouvaient. Le système politique russe est bien présent, tout comme dans l’histoire de Maria, ancienne journaliste, qui travaille maintenant à l’usine. L’espoir fait vivre et certains tentent d’améliorer leurs conditions de vie et surtout de travail. Une formidable fresque humaine, des histoires de famille qui démontre que ce peuple tend à être connu, lui qui connaît la misère, la dureté de la vie. Les humains se révèlent aux autres, à leur famille, ils montrent leur visage véritable.


Tout ce roman a un sens alors que tout est anéanti.

Angélita
9
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le 25 août 2015

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