J'éprouve toujours un sentiment ambivalent entre la frustration et le regret quand je termine un aussi beau roman que celui-ci, en pensant qu'il était là, à portée de main, dans ma bibliothèque, et que je l'ai laissé filer pendant de longs mois, et parfois même de longues années. Allons donc à l'essentiel de cet avis : si vous avez ce roman chez vous, qu'il n'a pas encore été lu, allez-y, et si vous ne l'avez pas encore acheté, foncez !


L'histoire se déroule donc en Europe, à plusieurs époques mais disons d'une période qui s'étend de la montée du nationalisme allemand d'avant guerre à la libération française. Nous suivons deux personnages à travers différentes périodes de cette époque (avec d'ailleurs des sauts aléatoires dans le temps qui m'ont un peu déstabilisé au début) : Marie-Laure, une jeune aveugle vivant à Paris avec son père, serrurier en chef du Muséum d'Histoire Naturelle ; Werner, un jeune allemand en orphelinat avec sa sœur, se découvrant une passion pour les mathématiques et une autodidaxie pour la radio.


Entre ces deux personnages, l'auteur tisse une lente toile à travers les années afin que leurs destins s'entremêlent, et c'est avec un certain délice que l'on tourne frénétiquement les pages en se demandant quand, enfin, l'un et l'autre verront leur histoire commune s'écrire. C'est ironiquement un diamant rare dont on dit qu'il est porteur d'une malédiction, qui fera que leurs routes seront amenées à se croiser à Saint-Malo, où l'une est réfugiée dans une maison de famille tandis que l'autre traque des émissions radio de la résistance.


Si j'ai été un peu surpris au début de ma lecture par les chapitres microscopiques (j'ai horreur de toutes ces pages blanches qui alourdissent les livres sans alléger les histoires) et des sauts dans le temps un peu inattendus, j'ai été très rapidement happé par cette lecture, je l'ai littéralement dévorée en une journée et demi et je l'ai refermée après six cent pages avec ce sentiment de plénitude que les beaux romans offrent aux lecteurs gourmands. Foncez !

Lubrice
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma bibliothèque, Les livres qui se lisent d'une traite et Lus en 2020

Créée

le 29 avr. 2020

Critique lue 450 fois

4 j'aime

Brice B

Écrit par

Critique lue 450 fois

4

D'autres avis sur Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Toute la lumière que nous ne pouvons voir
Lyr
7

Une aventure trop romanesque

Une aventure romanesque, voilà le contrat est remplit, après on peut s'interroger sur la qualité de l'oeuvre d'un point de vue littéraire, et surtout pourquoi il a reçu le prix Pullitzer, car rien ne...

Par

le 4 oct. 2023

4 j'aime

Toute la lumière que nous ne pouvons voir
Lubrice
9

Critique de Toute la lumière que nous ne pouvons voir par Brice B

J'éprouve toujours un sentiment ambivalent entre la frustration et le regret quand je termine un aussi beau roman que celui-ci, en pensant qu'il était là, à portée de main, dans ma bibliothèque, et...

le 29 avr. 2020

4 j'aime

Du même critique

Le Secret de Brokeback Mountain
Lubrice
9

Critique de Le Secret de Brokeback Mountain par Brice B

Ah, qu'il m'en aura fait verser des larmes, ce film. Il en a fait également couler, de l'encre, lors de sa sortie. Film gay ? Pas vraiment. Le secret de Brokeback Mountain fait parti de ces films qui...

le 7 janv. 2011

47 j'aime

2

Le Livre des Baltimore
Lubrice
10

Critique de Le Livre des Baltimore par Brice B

Publié sur L'homme qui lit : L’ébulition de la rentrée littéraire retombe à peine sur les très ennuyeux prix littéraires, que la sphère culturelle s’agite de nouveau, et qu’un seul nom revient sur...

le 3 oct. 2015

30 j'aime

1

Le vent se lève
Lubrice
8

Critique de Le vent se lève par Brice B

Le film commence par une séquence forte. On assiste, impassibles, à la mort d'un jeune homme de 17 ans, mort sous coups des soldats de la couronne pour avoir refusé de décliner son identité en...

le 7 janv. 2011

25 j'aime