Lorsqu’en 1557, le seigneur de guerre Oda Nobunaga engage un fils de paysan au physique ingrat comme porte-sandale, il est loin de se douter que celui qu’il surnomme affectueusement le Singe deviendra l’homme le plus puissant du Japon.


Après un roman sur la vie d’Oda Nobunaga, Charles-Pierre Serain s’attaque au deuxième des trois unificateurs du Japon de la période Sengoku : Toyotomi Hideyoshi.
De celles des trois unificateurs du Japon, l’histoire de Toyotomi Hideyoshi, dit « le Singe », est sans aucun doute la plus fascinante. C’est l’histoire d’une ascension fulgurante qui ressemble à un scénario de film, à ce détail près qu’il s’agit d’une histoire vraie.


Charles-Pierre Serain a parfaitement su retranscrire toute la complexité de cette période trouble du Japon. On suit les jeux de pouvoirs entre Daimyo, où chacun avance ses pions en essayant d’avoir toujours plusieurs coups d’avance sur ses adversaires, sur les champs de bataille comme dans les couloirs des palais. On découvre également les avancées militaire de l’époque, avec notamment l’apparition de l’arquebuse, qui changera la physionomie des batailles.


Mais au-delà de l’aspect militaire et diplomatique, l’auteur s’est attaché à nous faire découvrir une culture étrangère. Pour un occidental, la culture japonaise traditionnelle du 16ème siècle est un dépaysement total. J’ai apprécié les scènes d’intimités entre les personnages, et tout particulièrement la relation touchante entre Hideyoshi et son épouse, Néné. Le texte ne manque pas de poésie, comme en témoigne le petit oiseau qui suit Hideyoshi tout au long de sa vie.


Plus anecdotique, mais quand même notable, la présence d’un glossaire fourni des nombreux termes japonais présents dans le texte, ainsi que d’un petit carton (qui peut servir de marque-page) qui résume la biographie d’une vingtaine de personnages historiques croisés dans le roman. Ces deux aides sont bien pratiques pour s’y retrouver !


Même si, en tant que roman indépendant, Toyotomi Hideyoshi se tient très bien, j’imagine qu’il doit prendre une autre saveur en étant lu après le précédent roman de Serain : « Oda Nobunaga, gouverne tout ce qui est sous le ciel par l’épée ! ». L’auteur a également prévu un roman sur Tokugawa Ieyasu, complétant ainsi le triptique.


J’ai beaucoup aimé ce roman, aussi agréable à lire que de visionner un film de Kurosawa.
Une bien belle découverte.

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le 12 oct. 2018

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