Du haut de sa réputation, le Britannique Martin Amis nous propose ici une sorte de roman policier, avec une mort suspecte comme point de départ. Cela nous vaut une enquête menée par une policière revenue de tout. Physiquement peu féminine (mais intelligente et très bonne dans son métier), Mike (oui, une femme, malgré son prénom masculin) enquête à la demande du commissaire Tom, père de la victime. Mike se considérait comme proche de Jennifer Rockwell. Or, les constats habituels amènent à conclure qu’elle s’est suicidée. Mais Mike n’y croit pas et considère que quelque chose cloche.
Ce qui cloche, pas besoin de tourner autour du pot, c’est que Jennifer qui avait tout pour elle, n’avait apparemment aucune raison de se suicider. Pourtant, on l’a retrouvée chez elle, nue, assise sur un siège, alors qu’elle s’est tirée une balle dans la tête. Jennifer était jeune, charmante, équilibrée, intelligente avec un boulot en or en rapport avec ses capacités et elle vivait avec un homme séduisant avec qui elle filait le parfait amour depuis suffisamment longtemps pour que ce soit du solide. Ils partageaient la même passion pour leur travail et n’avaient aucun problème particulier. Ils respiraient l’épanouissement.
Connaissant Jennifer, Mike n’arrive pas à croire à son suicide. Elle considère donc qu’il pourrait s’agir d’un meurtre. Elle dispose pour cela d’un indice particulièrement troublant que l’autopsie lui apporte. Mais il lui faudra aller bien au-delà de ce constat pour se faire une idée plus précise de ce qui a pu se passer et pourquoi.
Inutile d’en dire davantage, surtout que le livre n’est pas bien épais (159 pages, en caractères pas spécialement petits). En bonne policière dont c’est la principale raison de vivre, Mike cherche à comprendre en étudiant toutes les pistes possibles. Sa motivation vient de l’admiration qu’elle portait à Jennifer.
Maintenant, la fin peut décevoir, car Martin Amis nous mène quelque peu en bateau, ce qui finalement n’étonne que moyennement de la part d’un écrivain réputé mais pas du tout pour de la littérature policière. Il s’avère bien plus intéressé par ce qu’on pourrait appeler l’aspect métaphysique des choses que par un aspect trivialement matériel. C’est pourquoi sa conclusion en laissera plus d’un perplexe, même s’il faut reconnaître qu’il écrit bien, que ce soit par son style que par la construction de son intrigue.