Que vous soyez lecteurs assidus de pièces de théâtre ou que cet exercice vous rappelle de mauvais souvenirs de lycée, il faut lire Charlotte Delbo. Il faut lire ses adieux à son mari résistant, fusillé au Mont-Valérien. Il faut lire son expérience concentrationnaire et le "pacte" qu'elle et ses camarades résistantes ont scellé : tenir, se soutenir, pour qu'au-moins l'une d'entre elles puisse revenir et témoigner. Charlotte Delbo décrit avec justesse et simplicité, l'inimaginable : le froid, la soif, la mort qui rôde et les enveloppe. Mais aussi l'extraordinaire solidarité de toutes ses femmes, et l'amitié, au dessus de tout, qui porte au sens propre les corps exténuées et les coeurs esquintés. Ce sont deux textes magnifiques et vibrants, lisez-les.