Hanta travaille depuis trente cinq ans sur un presse mécanique. Il presse des vieux papiers, des journaux mais aussi des livres rares et des reproductions de grands maitres. La fréquentation de ces trésors de papiers l'instruit. Il fait de ces ballots de papiers des œuvres d'art pour essayer de donner une seconde vie à ces trésors mis au rebut. Il cache au cœur des papiers sales des livres rares et il place des reproductions d’œuvre de manière à créer un musée éphémère.


On suit cet homme solitaire dont les compagnons sont les souris et les auteurs qui l'ont instruit presque à ces dépend.
Ces pensée sont sombres mais aussi d'une cruelle lucidité. On plonge avec lui dans les bas-fonds, dans la honte et dans le sordide.


Mais un jour il visite une presse à papier moderne et aseptisée. Les ouvriers travaillent en pleine lumière et à défaut de bière boivent du lait et du coca.


"Quelle horreur ces litres de lait qu'on buvait au travail alors que chacun sait qu'une vache préférerait crever de soif plutôt que d'en avaler une gorgée."


II s'en suit alors une réflexion sur la modernité et sur les progrès qui déshumanisent le travail.
Cette fable noir n’est pas dénuée de sensibilité. Les personnage, malgré leurs hontes et leurs maladresses, sont très émouvants.

Anaïs_Alexandre
9

Créée

le 13 nov. 2016

Critique lue 270 fois

3 j'aime

2 commentaires

Critique lue 270 fois

3
2

D'autres avis sur Une trop bruyante solitude

Une trop bruyante solitude
geoffrooy
8

Critique de Une trop bruyante solitude par geoffrooy

Ce court roman (ou cette longue nouvelle?) est une réflexion, entre autres, sur le rôle de la technologie, dans un contexte d'économie socialiste planifiée. Encore une. Mais quel style! Hrabal a un...

le 22 janv. 2011

6 j'aime

Une trop bruyante solitude
carolectrice
8

Solitude livresque

Hanta est un ouvrier qui travaille dans une presse depuis 35 ans : en appuyant inlassablement sur le bouton vert puis sur le bouton rouge, il fabrique des boules de papier avec des chefs-d'oeuvre de...

le 9 août 2019

4 j'aime

Une trop bruyante solitude
François_CONSTANT
7

Critique de Une trop bruyante solitude par François CONSTANT

'Une trop bruyante solitude' ... Curieuse formulation d'un titre qui cache pour mieux la revêtir l'existence de Hanta. Depuis trente cinq ans, à Prague, dans une obscure usine de recyclage, il pousse...

le 11 janv. 2017

3 j'aime

Du même critique

Pastorale américaine
Anaïs_Alexandre
9

Critique de Pastorale américaine par Anaïs Alexandre

L'histoire nous est racontée par Nathan Zuckerman. Il s'agit d'un narrateur récurrent des romans de Philip Roth, un écrivain solitaire et observateur de ses condisciples. Celui-ci retrouve Seymour...

le 13 mai 2018

9 j'aime

1

Va et poste une sentinelle
Anaïs_Alexandre
10

"Je t'ai tuée, Scout. Il le fallait !"

Comme beaucoup je garde un souvenir impérissable de ma lecture de Ne tirer pas sur l'oiseau moqueur. Le personnage de Scout fait partie de ceux qui m'accompagnent encore et se rappelle à moi...

le 19 oct. 2015

7 j'aime

Steak Machine
Anaïs_Alexandre
9

"Les abattoirs créent des handicapés."

Geoffrey Le Guilcher est journaliste indépendant et s'est intéressé aux abattoirs suite aux vidéos publiées par l'association L214. Face à ces actes de maltraitance animal, il s'est demandé qui...

le 7 févr. 2017

6 j'aime