Albert Naubadie, héros et narrateur de ce récit, n’a a priori pas le patronyme d’un "Guitar Hero" yankee.

Guitariste fasciné par le blues depuis son enfance, habité de mythologie étasunienne, la musique de JJ Cale lui fait quitter l’Europe et prendre la route de Nashville pour rencontrer celui qui a réussi à matérialiser le son de ses rêves.

Ce voyage au loin va aussi lui faire remonter l’histoire des grands-parents qui l’ont élevé à Trélazé, au bord de la Loire - Laurène, la grand-mère si belle et pas mamie pour un sou, ancienne prostituée pendant la guerre pour ne pas être une crève-la-faim, et Henri, mineur, militant anar et libertaire avec une fossette à la Kirk Douglas, deux individus au grand cœur et au parcours d’aventuriers, à travers les bouleversements du vingtième siècle.

Visas antérieurs est une histoire qui n'a pas du tout le blues, pour un roman à la très belle musique.

« Un jeudi après-midi, au tout premier rang, avant l’entracte, nous eumes droit à un documentaire sur la culture du coton dans le delta du Mississipi. Ce court métrage fit basculer ma vie à cause de ce qu’on appelait alors l’illustration sonore : un blues syncopé, simple car joué par un Noir sur une méchante guitare, montant d’un ton sur quatre mesures et redescendant d’autant sur les quatre suivantes, me cloua au fauteuil comme un condamné à mort sur une chaise électrique. Par la porte ou par la fenêtre, j’allais devoir apprendre à jouer de ce machin qui me procurait un plaisir intense et nouveau. Aujourd’hui encore, presque trente-cinq ans plus tard, ces mêmes accords me procurent les mêmes ivresses. »
MarianneL
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le 20 août 2012

Modifiée

le 20 août 2012

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