A cinquante ans passés, Francis le parisien, caïd du milieu, veut passer la main. Mais qu'est-ce qui lui prend, pour tester la fiabilité de son associé Buko, de répandre la rumeur selon laquelle il l'aurait lui-même doublé sur un gros coup ?

Ce sont les prémices limpides de ce roman, un piège qui se referme sur celui qui l'a tendu.
Ensuite, les egos sur-dimensionnés dans la voyoucratie, la bêtise des protagonistes et le hasard vont rendre l'histoire beaucoup plus chaotique, drôle, en même temps que noire et salement réaliste. Pris en otage par un de ses hommes camé et devenu raide dingue, Francis se retrouve ligoté dans une estafette Volkswagen entre Neuilly et Franconville, entre l'aristocratie des voyous et les malfrats de banlieue.

Dominique Forma s'y connaît visiblement en matière de cinéma et de répliques bien senties, et Voyoucratie ne se laisse pas refermer avant d'être achevé.

« Francis ne bougeait pas. Il était là parce qu'il l'avait cherché. Par sa seule connerie, par ses doutes, son arrogance, sa suffisance développée durant tant d'années de succès, et par sa volonté de sortir du jeu. Il allait bientôt en sortir, et définitivement. Il se dit qu'il avait envie de pisser et qu'il avait toujours préféré George Harrison à John Lennon, cette vicieuse tête de con. Des pensées sans importance, mais tellement agréables, se bousculaient dans son crâne de condamné. »
MarianneL
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le 28 sept. 2012

Modifiée

le 28 sept. 2012

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