Une génie ennuyeuse
Le regret est d'autant plus important que l'auteur ne manque pas d'imagination. Un monde imaginaire construit avec un soucis de détails fabuleux, allant jusqu'à inventer une langue, une littérature...
Par
le 2 juin 2011
Voilà une belle odyssée de la langue mais...
C'est bien beau d'inventer une langue imaginaire (celle des non moins imaginaires Wards), une grammaire, une philosophie, des textes sacrés, une mythologie (abstraite), une poésie classique... Mais que serait l'œuvre de Tolkien s'il ne nous en restait qu'un manuel elfique-nain ? Que nous serait un manuel de langue klingon sans l'existence de la série Star Trek ?
Il manque le souffle épique, les tours et détours, tout le liant de la fiction, et c'est dommage. Il manque aussi tout ce qui fait la littérature, toutes ces incongruités qui font précisément dérailler la langue plutôt que la suivre dans ses codes.
Voilà, donc on s'ennuie, ce savoir reste trop laborieux (et puis ça sent son Zoroastre, tout ça). Il y a bien de belles perles là-dedans, mais la langue inventée en elle-même n'ajoute rien.
Donc si Frédéric Werst nous offre dans ce premier livre un bel exercice d'invention de linguiste amateur, saluons l'entreprise en attendant d'autres créations de sa part.
Créée
le 13 sept. 2011
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