A seulement 19 ans, Paul Baümer et ses camarades de classe sont jetés dans l’enfer des tranchées. Ils y perdront leur jeunesse, leurs rêves, et leur vie.
Ecrit par un ancien soldat allemand, dix ans après la fin de la guerre de 14, ce roman bouleversant est à la fois un brûlot contre la guerre et toute l’absurdité sur laquelle elle repose, et en même temps une ode au pacifisme, aux Hommes, à la nature et à la vie.
On ressort de cette lecture révolté, dégoûté, enragé contre ce système écrasant, cette négation de l’individu, considérant le soldat déshumanisé par le prisme froid du chiffre, cette glorification dégueulasse de mot creux comme la « patrie », cette hiérarchie humiliante, cette technique monstrueuse qui brise les corps et les âmes. Mais les passions tristes sont accompagnées de sentiments de joie : parce qu’on s’attache aux personnages, qu’on rêve avec eux de nature et de calme, qu’on admire leur sens de la camaraderie et de l’insoumission.
Après avoir vécu avec le narrateur le feu des tranchées, les éclats d’obus qui tuent anonymement, les permissions qui torturent l’esprit plus qu’autre chose, les hôpitaux parfois plus dangereux que le front, on ne peut que souffler en refermant ces pages. Souffler et profiter à fond de chaque gorgée d’eau fraîche, de chaque instant de calme total, de chaque nuit reposante. Et on n’a qu’une envie, c’est d’embrasser notre prochain et d’écouter le chant des oiseaux, pour que plus jamais telle horreur ne recommence.