Le roman commence en Hongrie et suit Sylla Bach au service du tanneur Varlam. Il l’avait libéré à onze ans des popes, mais surtout des cosaques et des autres filles de l’orphelinat, et l’avait recueilli. Quarante-cinq ans, la vue perçante depuis son enfance, Sylla est habituée à vivre dans les ténèbres, comme une ombre. Elle vit cachée tout en protégeant celle qu’elle a aimé dans l’enfer du goulag : Katarina Semionovna, surnommée Kassia, qui est infirmière. Elles ont partagé, en secret, leur passion à Kolyma.
Seulement, Sylla est consciente que des ennemis assoiffés de vengeance la poursuivent. Elle porte en tatouage « l’étoile à huit branches des criminels affiliés aux gangs » et « des larmes de sang en pluie pour chacune de ses victimes ». Son travail, à Kolyma, était de tirer une balle dans la nuque de ceux qu’on lui désigne, dans la prison maudite de Serpentine : les coupables et les innocentes.
De la place Dzerjinski à Moscou à Budapest, en parcourant l’Ukraine et la Sibérie mais également la Roumanie et qui finit à Magadan, la capitale. Adieu Kolyma raconte le monde soviétique des années 1956 où le règne de Staline de vingt-quatre ans tente d’être oublié, mais où les trafics continuent de prospérer. Antoine Sénanque construit un thriller historique où corruptions et violences voisinent au sein d’un texte d’une beauté rude et haletante ! Encore une fois, Antoine Sénanque m’a fait passer un excellent moment de lecture. Quel plaisir !
Chronique entière et illustrée ici
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