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Née en 1999, Salma El Moumni a grandi à Tanger, avant de suivre des études supérieures à Lyon. C'est aussi le parcours de son héroïne, Alia, dans son premier roman, Adieu Tanger. Autobiographie ou plutôt portrait générationnel, peu importe, le livre est étouffant, racontant d'une manière circulaire plutôt que linéaire le rapport à son corps d'une adolescente, piégée par un petit ami qui a posté des photos d'elle en lingerie sur internet, soit le genre d'exposition qui peut vous valoir de graves ennuis au Maroc. Usant le "tu" au lieu du "je" ou du "elle", sans doute pour témoigner au nom de toutes les jeunes femmes de son pays natal, Salma El Moumni décrit le regard insistant des hommes sur sa silhouette, sa déception de ne pas avoir été un garçon, notamment pour voir la fierté dans les yeux de son père, ou encore l'exil en France et ce sentiment d'être considérée comme une sorte de bête curieuse et étrangère, même en parlant parfaitement la langue. Alia revient toujours à ses souvenirs de Tanger, une ville qu'elle aime viscéralement, contrairement à la froide Casablanca, mais elle n'y reviendra plus. Adieu Tanger est un cri au-dessus de la Méditerranée, déchirant comme une blessure et douloureux comme une confession cathartique.


Merci infiniment à Net Galley et aux éditions Grasset !

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le 28 août 2023

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