Quand j'ai débuté ma lecture d'"Alabama 1963", j'ai ressenti comme un goût de déjà-vu. L'immersion dans l'Amérique ségrégationniste des années 60 que proposent les auteurs avait un petit quelque chose de familier. "La couleur des sentiments", "La couleur pourpre", "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" avaient déjà planté le décor, sans oublier les nombreux films visionnés sur la période. Et cerise sur le gâteau, j'ai lu en parallèle "Autant en emporte le vent". Tout ça pour dire que j'ai eu quelques craintes de "réchauffé" qui ont été assez vite apaisées par la tournure policière qu'a pris le récit.


Adela est mère de trois enfants, veuve et... Noire. Comme quasi toutes les femmes noires de sa connaissance, elle travaille comme femme de ménage chez des Blancs. La ségrégation raciale et le racisme battent leur plein en cette année 1963 où les Etats-Unis vont perdre leur jeune président Kennedy qui déclarait justement vouloir se battre contre la ségrégation. 1963 est en effet une année charnière dans la lutte contre le racisme qui imprègne les Etats-Unis, et plus particulièrement les anciens Etats sudistes où la suprématie blanche imprègne la vie quotidienne, politique, économique et sociale. En juin 1963, JFK prononce son discours sur les droits civiques, et deux mois plus tard, Martin Luther King proclame qu'il a un rêve, durant la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté.


Mais revenons au roman. Birmingham, Alabama, 1963. Adela fait donc le ménage pour des femmes blanches stupides, racistes, oisives et dominatrices. Sa vie est rythmée par les brimades et les injustices, les propos racistes et avilissants. Mais sa vie va soudain prendre un tournant qu'elle n'attendait pas lorsque l'un de ses employeurs, ex-flic déchu reconverti en détective privé, lui demande son aide pour enquêter sur la disparition suivie d'homicide de plusieurs gamines noires.


Ce roman est un témoignage quasi documentaire, en plus d'être un polar correct qui tire son épingle du jeu. J'ai été davantage intéressée par les interactions entre les différents personnages que par l'enquête en elle-même mais l'ensemble se lit avec intérêt ; le sujet amène forcément son lot d'émotions, notamment la colère et le dégoût.


Une découverte plaisante malgré un thème et un contexte qui restent douloureux encore de nos jours.


Gwen21
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le 5 févr. 2024

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Gwen21

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