Albertine disparue mais toujours là bien sûr, présence obsédante d'une bonne partie de ce volume. Ce n'est plus la jalousie comme dans le tome 5 mais bien Albertine elle-même qui prend toute la place dans l'esprit du narrateur qui évoque le deuil de la relation, puis le deuil tout court. Obsédante et magnifiée, la jeune femme semble changer de personnalité au fil de l'image, de moins en moins précise, idéalisée que se forge le narrateur. Il se fabrique une Albertine presque encore plus difficile à oublier que la vraie, occultant ses défauts, agrandissant le manque.

Obsessions bien connues de moi contrairement à la jalousie, ce livre m'a bien plus parlé que le précédent. Proust explore les sentiments et chacun peut facilement se reconnaître dans l'une ou l'autre des situations qu'il évoque. Et c'est en douceur, avec des grands bonds en avant et quelques pas en arrière, qu'il nous amène à la suite de son récit, sans linéarité, comme les sentiments qui semblent revenir au moment où l'on croyait que c'était fini.

La suite du roman fait réapparaître des personnages quelque peu laissés de côté dans cette obsession pour Albertine et les rencontres, les sujets retrouvent un peu de fraîcheur bienvenue, quoi que le narrateur n'a plus la naïveté des débuts.
Nomenale
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le 6 oct. 2014

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