Vertige littéraire (Anamnèse de Lady Star)
Pour essayer d’évoquer ce dont parle le roman, il faut peut-être partir de son titre : il est effectivement question de mémoire dans « Anamnèse de Lady Star ». En simplifiant à l’extrême, le roman part d’un futur que l’on peut qualifier de « post-apocalyptique » où la Terre a été ravagée par une épidémie d’un nouveau genre, déclenchée par une bombe d’un type inédit. « Nouveau » et « inédit » m’empêchant ici de vous en dévoiler plus sur des idées qui le sont bel et bien (nouvelles et inédites). 51 ans après cet événement zéro, c’est l’histoire d’une enquête, menée par une étudiante en archéologie, dans les comptes-rendus du procès de l’inventeur de cette arme et de ses collaborateurs. C’est l’histoire d’une traque, celle d’une femme mystérieuse, qui aurait été la muse du concepteur de la bombe. Parfois appelée Hypasie, c’est possiblement la « Lady Star » du titre.
Des mystères, le récit en regorge, malgré (ou à cause de) la densité d’informations contenues par la prose de L.L. Kloetzer. Toutefois, ces énigmes ont toutes Hypasie pour point focal. Cet insaisissable personnage est un vide au cœur de l’intrigue, un trou noir autour duquel tourne et s’engouffre tout le roman. Ainsi que le lecteur. « Anamnèse de Lady Star » est une histoire qui se réinvente à chaque chapitre, qui mute sous les yeux du lecteur, jusqu’à ce que celui-ci se rende compte que cette histoire, qu’il croyait écrite par L.L. Kloetzer, il en est aussi l’auteur.