Bienvenue en Arcadie, où l’utopie a un parfum d’encens, de patchouli et de liberté... mais aussi un bon arrière-goût de malaise. Emmanuelle Bayamack-Tam nous invite à plonger dans une communauté où les frontières entre épanouissement personnel et trip borderline sont aussi floues que l’avenir d’un stagiaire en open space.
On suit Farah, une ado pas comme les autres, qui grandit dans cette joyeuse secte néo-baba où le vêtement est optionnel et les tabous sont laissés au vestiaire (s’ils existent). C’est une ode à la différence, au corps, à l’identité... sauf que parfois, ça coince. À trop vouloir briser les carcans, on finit par foncer tête baissée dans le mur du malaise.
C’est foutraque, lyrique, intense, parfois brillant, parfois aussi subtil qu’un gourou en pleine illumination sous LSD. On oscille entre fascination et exaspération, entre génie littéraire et longueurs dignes d’un monologue post-soirée mojito. Une lecture qui titille, dérange, intrigue... mais laisse aussi un peu perplexe.