Venez sur l’île de Niodor, au cœur du delta du Sine Saloum, un lieu que Fatou Diome chérit profondément. Ce récit autobiographique est une ode à ses racines et à ses grands-parents maternels, qui l’ont élevée et guidée. À l’occasion des funérailles de sa mère, j’ai ressenti, à travers ses mots, cette impression de revenir sur une terre où chaque odeur et chaque visage ravivent des souvenirs d’enfance pleins d’émotion et de nostalgie.
Le personnage central reste son grand-père, Salou Ndoukou Sar, pêcheur sérère respecté, sage et discret. Il est pour elle un repère solide, un guide immuable au fil des saisons. À travers ses enseignements, elle apprend la patience, l’ouverture aux autres et la valeur des petites choses de la vie. Chaque instant à ses côtés devient un apprentissage : observer la mer, comprendre le rythme de la nature, écouter la vie avec attention. Je me suis surprise à imaginer ces scènes et à sentir la même admiration qu’elle éprouve pour lui.
Le récit déroule ses pages avec lenteur et douceur. On y ressent le Sénégal dans sa richesse quotidienne : les palabres animées, les retrouvailles chaleureuses, le goût des plats traditionnels et le temps qui semble suspendu. Mais l’auteure n’ignore pas les réalités plus dures, celles des tensions familiales et des trahisons qui viennent troubler l’harmonie. C’est cette sincérité qui m'a rendue le texte si vivant et touchant.
À travers ses souvenirs, Fatou Diome fait revivre Saliou et Aminata, figures d’amour et de sagesse, dont la présence continue d’éclairer sa vie. Même après la disparition de son grand-père, son héritage demeure : un mélange de courage, de sérénité et de tendresse qui traverse les pages et ta su me toucher.
Un récit intime et poétique, où je me suis sentie emportée par la force des liens familiaux et la beauté du monde, qui illuminent l’enfance et offrent un refuge aux nuits les plus sombres.
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