Aurélia
7.5
Aurélia

livre de Gérard de Nerval (1855)


Je maîtrise mal les interprétations métaphoriques et philosophiques des textes. J'y vois un rêve brut, une expérience dans sa grammaire stylistique, accommodée d'une narration nerveuse. Le coincer dans un carcan, surtout celui d'un système intellectuel formé, c'est lui faire violence. Pénétrer dans la grotte nervalienne, c'est découvrir un monde aux nouvelles règles. Il faut réapprendre les codes d'une société parallèle. Être fou pour les nuls ou les flacs au ciel.


Dans le style, il ne propose pas de quoi s'extasier. Il est très visuel, il structure non seulement un livre mais un monde. Il dépeint avec légèreté et finesse ses univers contingents. Partant de là, la visualisation est spontanée. On se situe dans l'espace, puis il détruit notre zone de confort. Nerval, un romantique, n'engage que peu d'emphase. C'est agréable quand tout est à sa place. Il ne force pas les émulations. Cette monotonie rhétorique se met au service de l'histoire.


C'est très bien construit dans sa narratologie. Le récit est fluide, sans suspense imposé. Il attire la curiosité. Par moments, il devient nébuleux, plus abstrait, mais il faut l'accepter et ça glisse tout seul. Il a démarré lentement et puis se réhausse en autonomie. Nonobstant, la chute n'est pas à la hauteur. Comme une faiblesse, il donne l'impression qu'il n'écrit plus qu'avec ses doigts, laissant son esprit en marge.


paronyme
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le 16 nov. 2025

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