Une adaptation honnête du célèbre conte
Ainsi, avec la régularité d’un métronome, le Nothomb nouveau est arrivé. Et comme le Beaujolais affublé du même adjectif, on s’y laisse prendre en sachant qu’il ne sera pas terrible.
Pourtant, il faut avouer que cette fournée 2012 est plutôt convaincante. L’intrigue suit plus ou moins le canevas du conte original, ce qui gomme le principal défaut des précédentes oeuvres de la dame : nous avons (enfin !) une fin convaincante, à défaut d’être originale.
Sur la forme, pas de changement; écriture fluide, mots compliqués savamment dispersés (histoire de nous faire ouvrir un dictionnaire toutes les 20 pages), références soit-disant-érudites-mais-que-tout-le-monde-connait (ça permet de se sentir cultivé), et succession de dialogues faussement philosophiques.
Certaines idées sont intéressantes, mais, comme d’habitude, le tout reste superficiel, à l’état d’ébauche, tel un honnête divertissement qui ne nous amènera de toute façon pas bien loin.
Finalement, le plus gros défaut de ce livre, c’est qu’il n’est pas sorti au début de l’été : il s’agit en effet d’une très bonne lecture de plage, pour occuper un après-midi ensoleillé (guère plus, vu la taille du «roman»...)
Pour terminer, soulignons l’arnaque de l’éditeur, nous vendant au prix fort ces 170 pages écrites en police imposante, avec de belles pages blanches entre chaque chapitre. Ca ne donne vraiment pas envie d’aider l’industrie du livre !