Bonne nouvelle : Y a de bonnes nouvelles !

Inutile de mentir en disant que tout le recueil est rempli de merveilles parce que le roi de l'horreur ne peut que réussir. Pour tout dire, il y a du bon et du mavais. Je dirais même il y a du très très bon et du vraiment mauvais. Mais je crois surtout que chaque lecture fait appel à la sensibilité propre de chaque lecteur, c'est pourquoi les nouvelles que j'ai préféré ne sont pas nécessairement celles que vous adorerez lire aussi.

Commençons par énumérer toutes celles qui m'ont laissée indifférente : "En ce lieu des tigres", qui est probablement une peur enfantine ou quelque chose de semblable qui ne m'a absolument pas interpellée. "Sables", dont je me souviens à peine pour dire vrai. Et "Livraison matinale (Laitier n°1)", mais encore plus "Grandes roues : où l'on lave son linge sale en famille (laitier n°2)" dont je n'ai pas réellement compris l'intérêt.

Celles qui méritent selon moi une grande attention :
"Brume", qui tient plus du roman que de la nouvelle d'ailleurs. Il y règne une ambiance de fin du monde qui rend ce huit clos inquiétant et intriguant. Evidemment, c'est un peu long quand on s'attend à lire une nouvelle mais c'est toute la surprise.

"L'Excursion", certes très narrée et habituellement très portée anticipation, mais ça fonctionne. Qui n'aime pas se voir raconter l'histoire d'une invention planétaire qui à changé la face du monde ? Surtout si cette invention repose sur des cadavres et autres anecdotes douteuses...

"Le radeau", qui rappelle les adolescents curieux de Ca ou les aventures sanglantes de Christine. L'horreur est toujours plus effrayante quand on ne sait pas contre quoi on se bat. Moi qui lisais ça avant de m'endormir, je me suis forcée à garder les yeux ouvert comme Randy pour éviter d'être angloutie par le néant, et surtout pour pouvoir lire les derniers mots (très prenante).

"Machine divine à traitement de texte", une histoire glauque qui me rappelle une autre nouvelle de King. Qu'est-ce qui fait la limite entre le moralement acceptable et le légal ?

"Nona", est fascinante pour la façon dont elle nous fait fleurter à la fois avec la folie et la passion. Même si on sent la fin venir, elle est réjouissante parce qu'elle est très tordue.

"Le goût de vivre", sans doute ma préférée, peut se venter d'avoir un titre parfaitement choisi. Est-ce une version horrifique de Robinson Crusoé ? En plus d'être totalement horrible sur le plan de la situation, elle est encore plus horrible dans les faits racontés. On aime quand la narration est au présent, c'est toujours plus réel.

"Mémé" m'a beaucoup plu parce qu'elle est assez angoissante. Tout le mystère qui règne autour du personnage de Mémé dont l'histoire nous ai progressivement révélée nous transmet cette peur irraisonnée qui devient totalement légitime.

"La Ballade de la balle élastique" ! Ma deuxième préférée ? Elle traite une fois encore de la psychose des écrivaint, la peur du syndrôme de la page blanche mêlé à d'autres angoisses purement psychologiques qui finissent par anéantir tout votre entourage. Encore une histoire pour nous prouver qu'écrire n'est pas un métier facile...

Pour ce qui est du reste... c'est bon sans être transcendant, mais ça alimente le recueil de nouveautés. Je continuerais à lire les nouvelles de King, quoiqu'il arrive, même s'il se répète parfois, même s'il se plante aussi, ça fait parti du jeu.