Le boulevard british tient le haut du pavé

« Two into one » (oui, le titre français n’a aucun rapport), c’est du tout bon Ray Cooney : délirant, voltigeant. Comme toujours la pièce prend son temps pour se mettre en place : une situation initiale assez plate, puis un premier quiproquo, et Ray Cooney rajoute à chaque page un nouvel étage de loufoquerie. La cohérence de l'arc comique sur plus de deux heures est bluffante, c'est tout le talent de Ray Cooney de ne jamais laisser un détail inexploité. En revanche, la fin est escamotée, mais peut-être bien que ce choix est pleinement assumé : la situation est devenue tellement folle et incontrôlable, que Ray Cooney admet qu’aucune fin raisonnable ne peut venir apaiser ce délire génial.

Comme toujours chez Ray Cooney, les comédiens doivent avoir les épaules pour porter la pièce. En France, la pièce a eu la chance d’être adaptée en 1987 par Jean Poiret, qui a réussi à retranscrire tous les jeux de langage. On peut encore trouver sur le web la version mise en scène par Pierre Mondy, avec Jacques Villeret, et c’est tout simplement génial.

Foncez, vous allez rire.