le 2 avr. 2020
Calmos x Bertrand Blier
La Culture est belle car tentaculaire. Elle nous permet de rebondir d’oeuvre en oeuvre. Il y a des liens partout. On peut découvrir un cinéaste en partant d’autre chose qu’un film. Je ne connaissais...
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Noël et ses bons sentiments ne pouvait qu’être perverti par le cinéma d’horreur, on le connaît le zouave. Claude Gaillard, déjà responsable de nombreux livres thématiques et souvent amusants, en fait ainsi le sujet de Ça sent le sapin au cinéma, où il s’amuse (et s’entête) à évoquer tous les représentants horrifiques prenant place dans cette période bien particulière de fin d’année.
Le sujet est porteur, avec son folklore imaginaire prêt à être détourné (Père Noël, elfes, etc.), ses réunions familiales pour réunir le plus de victimes, sa froideur hivernale à réchauffer de quelques litres de sang, ses décorations et son ambiance festive qui brilleront de milles feux dans les yeux des victimes. Sans oublier bien sûr ce parfum de transgression à fouler du pied la fête des enfants et l’innocence qui va avec, pour le plus grand plaisir des cinéastes et spectateurs adultes.
Claude Gaillard en dresse ainsi une liste qui apparaît comme la plus exhaustive possible, dans la limite de sa date de parution : Terrifer 3 y aurait eu toute sa place. Il présente ainsi près de 150 titres (!), accompagnés de petites anecdotes, de plaisanteries taquines et de ses avis sur cet amas cinévisuel souvent de rouge vêtu, et pour cause. Un inventaire unique dans l’histoire des publications cinéphiles, qu’on devine à la fois guidé par une curiosité personnelle très poussée mais aussi malmenée par la qualité bien variable des productions présentes.
De films en films, l’inventaire chronologique permet de dresser un petit portrait de cette thématique. Un sujet assez peu abordé entre 1945 – avec Au coeur de la nuit -, jusqu’aux années 1970, où le genre horrifique s’extirpa de ses conventions baroques ou de monstres de série B pour renaître à nouveau dans des cadres modernes et faussement rassurants. En 1974 Black Christmas, protoslasher, amorce ce virage. Les années 1980 furent prolifiques, et avec lui le scandale de Douce nuit, sanglante nuit en 1984 fit date, aujourd’hui bien inoffensif. Le sacro-saint Noël ne pouvait plus être protégé bien longtemps, et d’ailleurs la même année Gremlins mettait déjà à sac le respect traditionnellement enveloppé autour de cette période de l’année.
Avec l’arrivée de nouveaux films au cinéma, mais surtout le développement des vidéo-clubs, puis des téléfilms pour chaînes câblées spécifiques ou de plateformes d’abonnement, la production de films d’horreur prenant place en ces fins d’année a enflé de manière disproportionnée. Dans le livre on croise ainsi quelques titres sérieux au moins dans leurs intentions (Le Jour de la Bête de Alex de la Iglesia, Silent Night de Camille Griffin, Krampus de Michael Dougherty, etc.) à d’autres productions souvent amatrices, qu’on devine à la lecture être plus pénibles que réjouissantes. La série B se réinvente en série N, où les titres sont souvent plus attirants que le résultat, avec Cannibal Claus, Santa Jaws, Christmas Twister, qui se raccrochent donc opportunément à d’autres genres, ou Bikini Bloodbath Christmas, Sick for Toys, Slay Bells et bien d’autres.
L’originalité n’est que rarement acquise, et ce qu’on peut retenir de toute cette masse de films c’est leur facilité à se couler dans le moule du slasher, toujours aussi classique et facile à mettre en boîte, avec comme croquemitaine un Père Noël qui s’en prend aux enfants pas sages, et à tout le monde en fait. Peu d’esprits de Noël, de créatures fantasmagoriques, d’extra-terrestres en balade en décembre, mais quelques représentants existent et c’est tout à l’honneur de Claude Gaillard d’avoir réussi à les dénicher, même si certains ne méritaient probablement pas cette lumière. Ce sont aussi souvent des films assez basiques, aux commentaires sociétaux inexistants ou presque, alors que le consumérisme des fêtes ou l’hypocrisie des réunions de famille pourrait venir égratigner les mythes de Noël plutôt qu’un effroi de circonstances.
Quoiqu’il en soit, malgré les bouses, il en ressort aussi quelques découvertes qui sont alléchantes, à l’image de Christmas Evil, 36 15 code Père Noël, A Christmas Horror Story, Père Noël Origines, Watch Out, Secret Santa, The Night before Christmas et bien d’autres. Malgré mon attirance pour le film d’horreur et ses déclinaisons délirantes, je n’ai vu ainsi de la liste que Douce nuit, sanglante nuit 1 et 2 et le reboot (la série en comporte d’autres), Jack Frost ou ATM et il en reste donc beaucoup à découvrir, même si certains semblent bien compliqués à dénicher.
Mais au moins le livre de Claude Gaillard est présent pour attiser les envies, en plus d’être amusant et facile à lire, bien mis en page, et que seule la redondance de certains films peu originaux vient un peu alourdir la lecture. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un livre unique, très complet dans son créneau, celui des films d’horreur de Noël dont on n’aurait probablement jamais pu se douter quelques années plus loin qu’un petit guide existerait et serait vendu à quelques curieux (coucou). Et la suite alors, par exemple avec les comédies de Noël, alors, c’est pas les exemples qui manquent ? Ou encore pire : peut-être qu’un jour une encyclopédie en 33 volumes des téléfilms de Noël sortira, et là on aura atteint un cap et l’Humanité pourra s’éteindre.
Créée
le 4 déc. 2025
Critique lue 16 fois
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