Pour lire ce genre d'ouvrage, le confinement a du bon. On peut prendre le temps. J'ai tout lu sauf certains (beaucoup) bas de pages. Piketti explique qu'il a voulu que l'on puisse lire les chapitres indépendamment les uns des autres. C'est bien mais, il y a des redites, quelquefois on a l'impression qu'il enfonce le clou. D'un autre côté cela m'a permis de bien comprendre certaines analyses. Le travail de recherche est remarquable et surtout vers la Chine ou l'Inde. Les graphes sont très parlant même si pour cela il a joué avec les échelles des coordonnées et utilisé l'échelle logarithmique quand c'était arrangeant. Je ne suis pas d'accord avec toutes les solutions, mais, sa conclusion n'engage que lui et son but et de lancer la discussion. Merci à MR Picketti d'insister sur le fait que l'autonomisation des économistes n'était pas satisfaisante. Déjà dans le premier livre il dénonçait les mathématiques utilisées par les économistes comme une science exacte au service de l'économie, permettant de prédire le futur.
Une unité européenne partielle ou non, fiscale juste est parfaitement décrite.
Certains points i m'ont gêné :
1 Les études et graphes portent toujours sur les 10% les plus riches (ou les 1% même 0,1%) et les 50% les plus pauvres. C'est très parlant. C'est très remarquable sur les graphes. Mais 40% de la population sont aussi concernés et il est peu fait état de ces personnes, pour lesquelles malheureusement les courbes font le lien entre les deux autres catégories. Taxer les 10% les plus riches soit, mais le plus difficile est un impôt juste sur les 40% et là c'est difficile, et surtout une taxation juste de la propriété avant les droits de successions. Le tableau du chapitre 17 en est l'exemple.
2 Il est fait état des banques centrales, des entreprises, mais jamais des banques et de leurs avoirs, de leurs systèmes (Si ce n'est pour dénoncer leurs manques de transparence). Un chapitre sur les banques aurait été le bienvenu.
3 Dans l'étude des 15 siècles passés, il n'est qu'une période pendant laquelle les hauts revenus ont été taxés, l'éducation généralisée, c'est la période des trente glorieuses en Europe. Période qui a vu le plein emploi et la croissance. De là a généraliser et penser : taxation et éducation égale plein emploi et croissance. C'est un raccourci qui n'est jamais remis en question. Le plein emploi semble indispensable. Ne devons nous pas nous poser la question: N'entrons nous pas dans un ère où il n'y aura pas de travail pour tout le monde? La croissance est 'elle indispensable et sera t'elle toujours au rendez vous?
4 La dotation aux jeunes de 25 ans (215000 euros en France) sans aucune vérification de l'utilisation de cet argent. Les banques at autres organismes vont en profiter. Combien de cet argent disparaitra? Il n'est fait mention d'aucun contrôle.
Néanmoins ces critiques sont mineures pour un livre qui a un grand mérite : dénoncer des pratiques ancestrales qui paraissent gravées dans le marbre. Même si les solutions préconisées peuvent sembler utopistes, elles lancent les débats. Merci MR Picketti.

cazesraymond
8
Écrit par

Créée

le 12 avr. 2020

Critique lue 340 fois

2 j'aime

cazesraymond

Écrit par

Critique lue 340 fois

2

D'autres avis sur Capital et Idéologie

Capital et Idéologie
cazesraymond
8

un pavé

Pour lire ce genre d'ouvrage, le confinement a du bon. On peut prendre le temps. J'ai tout lu sauf certains (beaucoup) bas de pages. Piketti explique qu'il a voulu que l'on puisse lire les chapitres...

le 12 avr. 2020

2 j'aime

Capital et Idéologie
Foolly
5

beaucoup trop long ou comment se noyer dans les détails

Le problème n'est pas la qualité de ce travail que je trouve exceptionnel mais sa présentation en 1200 pages. J'ai trouvé cela très long et insupportable à lire. J'ai pourtant l'habitude de lire des...

le 24 janv. 2020

2 j'aime

Capital et Idéologie
Akilius
7

un livre qui gagnerait à parler du capital proprement dit

Dans un ouvrage fort volumineux de 1200 pages, mais néanmoins écrit sous une forme très accessible, Thomas Piketty analyse le monde sous le rapport existant entre les 10 % les plus riches et les...

le 18 juil. 2020

1 j'aime

Du même critique

La Panthère des neiges
cazesraymond
3

des mots pour rien

Encore déçu par un prix littéraire. Mr Tesson s'écoute écrire, tout est bon pour une citation, Mr philosophe et cite. Que de noms célèbres évoqués. Tous sont connus pour ne pas perdre le lecteur...

le 27 juin 2020

6 j'aime

La Fabrique des salauds
cazesraymond
9

Salauds bêtes et méchants

900 pages, mais quel travail!. Avec le héros Soja Solo, on parcourt 50 ans de l'histoire de l'Allemagne. Le tour de force de l'auteur est d'avoir inventé un personnage né à Riga et qui va...

le 8 mars 2020

5 j'aime