Pour cette critique il va me falloir faire le choix de dévoiler un peu l'histoire en pouvant parler réellement du livre ou bien d’occulter toutes les révélations du livre mais dans ce cas sans pouvoir en dire suffisamment sur ce qui m'a plut. Car sur les quelques 400 pages du roman il y a une vraie fracture dans le récit au bout du premier quart. Que ceux qui n'en veulent rien savoir passent leur chemin.

Les quelques mots de la quatrième de couvertures sont forts à propos pour parler de cette première grande partie. La petite Mélanie d'une dizaine d'année nous fait partager ces journées d'école.
Tout se passe comme cela s'est toujours passé depuis qu'elle s'en souvient dans cette base fermée à l'abri des dangers du dehors où les affams sévissent. Le sergent vient l'attacher sur son fauteuil pendant qu'un adjoint la braque de son arme et il l'emmène en salle de cours où les autres enfants pareillement harnachés attendent l'arrivée des professeurs.
On lui apprend autant des matières scientifiques que les mythes antiques - Mélanie adore la mythologie - et les journées se ressemblent toutes. Seuls certains jours sont spéciaux cela dit, les jours Justineau.

Et comme s'était écrit un jour le bel ensemble sécurisé tombe sous les assauts de l'extérieur. Les zombies déferlent dans cette organisation militaire. Mélanie ne saurait dire pourquoi mais pendant le chaos de l'attaque, les zombies semblent se désintéresser d'elle.
Pourquoi les adultes constituent-ils des cibles de choix pour l'appétit des affams et pas elle ? Et ce qui l'effraie encore plus, pourquoi est-elle prise d'une irrésistible faim en sentant les adultes qui ne sont pas enduit du bloqueur d'odeur chimique ?
Peut-être n'est-elle pas la petite fille qu'elle croit, la boîte de Pandore s'ouvre.

Entre les humains, les zombies et ces enfants qui semblent être restés bloqués à mi-chemin de la transformation, comment l’Angleterre s'en sortira-t-elle ?

Si le début assez intime sur ce microcosme de la base semble une dystopie "classique", la suite du roman est un mélange de chronique de la survie et de road movie qui s'élargit sur le destin du pays et de l'humanité. Le découpage en petits chapitres - certains font 3 ou 4 pages- nous donne les points de vue des différents protagonistes et dans une moindre mesure le style de l'écriture change de la même façon. On peut regretter que les personnages soient trop caricaturaux et manquent d'une couche de nuance qui les rendrait moins stéréotypés.
Caldwell la scientifique pour qui les êtres importent peu et dont le destin autosuggéré est de sauver l'humanité.
Le sergent aussi protocolaire que militaire dans tous ses aspects.
Mademoiselle Justineau qui ne peut s'empêcher d'humaniser ces enfants et qu’idolâtre Mélanie.
Tous ces personnages semblent avoir été écrits pour qu'on les comprenne dans leur ensemble facilement, comme pour le cinéma - quel film cela ferait ! Il est fait mention de script dans les remerciements de l'auteur.

Si film il y a un jour il passera sans doute à côté de tous les thèmes que RJ Carey introduit, car il n'est pas uniquement question de catastrophisme et d'action mais des questions bien plus profondes sont abordées sans lourdeur excessive.

Facile à lire dans sa construction, d'un suspense haletant où le pire peut et va toujours arriver, un vrai plaisir de lecture. 8/10
Nanash
8
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le 26 janv. 2015

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Nanash

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