Attention chérie ça va trancher

Il n'y a que Stephen King pour pouvoir prendre une histoire de zombies tout à fait habituelle et d'en faire quelque chose de totalement inédit.

Cellulaire se lit comme un hommage à deux grands noms de l'horreur: George Romero et Richard Matheson. Cellulaire est d'un certain côté un film de Zombie à la Romero novellisé, et d'un autre un livre de la même veine que 'Je suis une légende'.

Cellulaire est tout d'abord un satyre de notre société moderne, tout comme toute histoire de zombies, qui resteront toujours une critique de leur époque que ce soit pour la société de consommation, la guerre ou les maladies virales. Qu'est-ce qui pourrait être plus terrifiant quand aujourd'hui tout le monde détient un petit objet que l'on utilise plus que souvent et qui pourrait se révéler être une bombe à retardement? Ironiquement on en est déjà là, chacun perdu dans sa petite bulle virtuelle, sourds au monde qui nous entoure. Même si c'est là une critique facile et que l'on commence tout de même déjà à apprivoiser cette nouvelle technologie qui de plus en plus nous rapproche au lieu de nous éloigner.

Cellulaire c'est Le Fléau avec le mode 'bavard' désactivé. Le roman est assez court pour un Stephen King et l'action ne se relâche jamais. Après nous avoir présenté nos héros, chacun ayant rapidement acquis une personnalité propre et ayant conquis le lecteur, on est déjà sur la route en leur compagnie, en essayant de découvrir ce qui a poussé le monde à devenir encore plus fou qu'il ne l'était déjà. Car comme à son habitude, ses personnages sont attachants, et on souffre avec eux dès qu'il leur arrive quelque chose.

Comme d'habitude aussi, la fin laisse le lecteur en suspens, King a l'air d'avoir un amour sans fin pour les fins 'ouvertes' et ça n'est pas moi qui lui jetterai la pierre car pour moi ce genre de fin fonctionne à merveille et je les ai toujours trouvées très appropriées. King permet au lecteur de s'approprier la suite de l'histoire. Une fin pleine d'espoir ou au contraire est-ce la fin du monde pour de bon? C'est à nous de choisir. C'est d'ailleurs ce qui rend très souvent les suites des films d'horreur si mauvaises; parfois la meilleure réponse est l'absence de réponse. L'imaginaire du public doit prendre le relai.
D'autant que lire un livre juste pour connaître la fin, je ne comprendrais jamais le but de cette démarche. Lire un livre pour l'apprécier dans toute son entièreté, là oui je vois!

Un très bel hommage aux films de zombies de Romero, avec la touche Stephen King qui fait toute la différence et tord le cou à quelques ficelles habituelles du genre.
(tordre le cou à une ficelle, y'a bien que Sai King pour faire ça tiens!)

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le 10 sept. 2012

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