Cher Voltaire

Résumé : Voici pour la première fois réunies les lettres qu'échangèrent, de 1759 à 1778, la Marquise du Deffand et Voltaire, ces amis et complices de longue date, ces deux grandes figures du scepticisme et de la liberté d'esprit. Voltaire s'y montre un vieillard faussement modeste, "mort et enterré entre les Alpes et le Mont Jura". Et la Marquise de conclure en faveur de r"immortalité de l'âme", en voyant ce mort si vivantUn échange épistolaire éblouissant, élégant et facétieux, qui fait la chronique de la vie littéraire, politique et philosophique d'un quart de siècle.Isabelle Vissière et Jean-Louis Vissière, agrégés de Lettres Classiques, sont tous deux Maître de Conférences à l'Université de Provence.Extrait du livre :La reine aveugleElle sentait sa vue décliner. Elle fit un séjour chez son frère, le comte de Chamrond, au château familial, et ramena à Paris une jeune fille qui pourrait lui servir de lectrice et de secrétaire, Julie de Lespinasse. Il s'agissait d'une bâtarde du comte, vouée en province au Statut de cendrillon. Une nièce intelligente, dont le dévouement semblait garanti par la reconnaissance.Leur entente dura dix ans, de 1754 à 1764. Jusqu'au moment où Mme du DefFand s'aperçut que les piliers de son salon, d'Alembert, Turgot, Marmontel, et même le président Hénault, avaient pris l'habitude de passer chez la jeune fille avant de rendre visite à la «Patronne» (comme on dirait chez les Verdurin). Tragédie domestique. Chassée, Julie trouve asile chez Mme Geoffrin, puis s'installe rue de Bellechasse, non loin de Saint-Joseph, grâce à la protection de Mme Geoffrin et du président Hénault Les anciens amis de Mme du DefFand suivent Julie qui, dans son joli appartement, héberge d'Alembert, attire les Philosophes : Diderot, Suard, Condorcet, Grimm et se voit sacrer «Muse de l'Encyclopédie» ! Crime de lèse