Je vous le dis tout de suite, Solange (personnage principal du roman) n'est pas une Princesse de Clèves nouvelle génération. Et l'unique similitude avec le roman de Mme de La Fayette n'en restera donc qu'uniquement "Clèves", village d'une France profonde situé au pied des Pyrénées.
Ici vit Solange, petite fille évoluant dans un drôle d'entourage (Mère insomniaque, père pilote de ligne, "une" nourrice un peu particulière). Une seule chose semble intéresser Solange : le sexe.
L'auteure nous invite donc à découvrir l'éveil à la sexualité (et peut-être des sentiments) d'une enfant, jusqu'à son adolescence.
Tout y passe : Les discussions entre copines où il faut faire semblant de savoir pour ne pas paraître coincée. Le porno Canal+, les premières règles, les premiers doigts, les premières langues, les premières bites ( le mot nous est surement jeté à la figure une bonne centaine de fois au cours du récit, je me permets donc de l'utiliser hein !)
Tout paraît confus dans la tête de la petite Solange (même si il me semble qu'elle ne réfléchit uniquement qu'avec son vagin).
Le problème... pour le lecteur, tout paraît confus aussi.
Des brides de conversations, des pensées, des doigts, de nouveaux des pensées, le "mode d'emploi" de la fellation, puis des dialogues, la définition de "copuler" tirée du dico et une dernière pensée...
Un style haché donc, rapide. Qui colle cependant avec le texte provocant, non pas parce qu'il est cru, mais parce qu'il secoue l'image que l'on a des petites filles sages, ordinaires. En cela, le récit dérange les lieux communs. Et c'est à mon goût ce qui sauve ce roman au champs lexical du "cul" tellement étoffé qu'on en frise l'overdose.
La petite Solange confond l'Amour et la baise... qu'importe ! On finit par n'espérer qu'une chose : qu'elle se fasse .%!.. une bonne fois pour toute, et qu'on en finisse !