Entrer en littérature avec les mots d’Édouard Louis procure à la fois des émotions mais aussi de l'admiration ! Et, encore plus, lorsqu'il décrit les déterminismes d'une classe dont on ne parle que trop peu. Combats et métamorphoses d'une femme raconte le chemin d'une femme, sa mère, pour sortir des dominations qui l'enchaînent.
A partir d'une photographie de sa mère retrouvée lorsqu'elle avait vingt ans, Édouard Louis part à la reconquête de ses souvenirs pour décrire les soumissions diverses qu'elle a accepté plus tard. Jusqu'aux injures d'un père pourtant presque absent ! A partir de son récit du quotidien, la jeune fille pleine d'espoir de la photographie décline vers la femme dominée, inexistante, avec son mariage pour seul horizon, les maternités obligées et la violence du mari.
Alors, Édouard Louis décrit sa honte et sa volonté de la cacher aux regards d'autres. Jusqu'au moment, où achevant sa mue, elle puisse enfin accepter de le retrouver et de vivre loin de ses stéréotypes de classe, même si la dépendance est encore présente.
Trois ans après Qui a tué mon père, Édouard louis dépasse sa propre histoire pour révéler le statut des femmes de la classe ouvrière de cette fin du siècle dernier. Elles sont obligées au silence, à la discrétion et surtout au sourire. Car, même si dans l'intimité d'un foyer, il avait de quoi dire, ces femmes ne révélaient rien, ne se confiaient pas et cachaient la pauvreté qui obligeait à quémander pour manger.
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