le 20 sept. 2014
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Un Rosali Anal en pleine forme
Sauf que Soral dérange. Après avoir chamboulé la sociologie, il se lance dans la politique. Et ses propos sur Israël choquent, si bien qu'il est quasiment absent du PAF aujourd'hui. Comme Dieudonné, d'ailleurs, et d'autres trublions du même acabit (Nabe ou Meyssan). Si l'on peut facilement comprendre que certains de leurs propos n'ont pas été très habiles, il est dommage de devoir se priver de personnes souvent brillantes qui ont le mérite d'ouvrir le débat, et de sortir de l'éternel carcan droite/gauche désuet.
Comprendre l'Empire, au regard de ce blacklistage, est un étonnant succès. Pas un seul journal, pas une seule chaîne (hormis France 2 avec Taddéï), pas un seul site généraliste n'en a parlé. Visiblement, les gens sont de plus en plus méfiants envers le journalisme traditionnel...
Contrairement à ce que je craignais, le livre n'est pas entièrement axé sur Israël et sur la franc-maçonnerie (le nouveau dada de Soral). En réalité, Soral réécrit l'histoire, et détruit une à une les idées reçues, de la Révolution Française (qui n'est pas le combat du peuple contre la royauté) jusqu'à l'islamophobie grandissante de nos sociétés occidentales, s'autorisant même quelques passages expliquant les origines helléno-chrétiennes de notre civilisation.
Le livre est très simple à lire, et se veut didactique plutôt que polémique. On ne retrouve pas la violence cynique de Misères du Désir ou de Abécédaires. Soral plutôt que de choquer le lecteur, cherche à lui faire ouvrir les yeux, au travers de textes très courts, très parcellaires. Il ne faut surtout pas noyer le lecteur sous un travail universitaire. On sait qu'il existe une version de mille pages de ce livre, qu'il serait intéressant de pouvoir lire. Car ici, point de notes, point de références : c'est au lecteur, s'il le désire, d'aller ensuite se renseigner sur Internet ou ailleurs. On pense donc plutôt à un guide de lecture, tant certains sujets sont peu approfondis : le résultat est un livre moins dense, moins complet que ce qu'on aurait pu attendre, mais intellectuellement plus enrichissant (j'ai pris pas mal de notes).
Certains pourront arguer que Comprendre l'Empire est très complotiste. C'est vrai. Et même si je suis fasciné par les complots, j'ai aussi un problème avec eux. Tant il s'agit plus de foi que de raison à leur propos. On peut adhérer ou non aux propos de Aaron Russo, croire aux facéties sataniques du groupe Bilderberg ou des Skull and Bones, la vérité est que tout est bien trop obscur pour prouver ou infirmer totalement ces théories. Et, surtout, la paranoïa ridicule de certains sites Internet prête plutôt à sourire et décrédibilise un peu plus ce milieu...
J'ai aussi un peu de mal avec les contradictions de Soral. Ce combat contre l'impérialisme qui le pousse à fréquenter les ennemis de ses ennemis. Ou, donc, son admiration pour l'Iran d'Ahmadinejad, pour Chavez, entre autres.
Un livre très intéressant, riche de sens, que je vais devoir relire.
Au-delà des polémiques, il est toujours intéressant, ne serait-ce pour emmerder le monde, de s'intéresser aux hommes bâillonnés.
Créée
le 27 févr. 2011
Critique lue 4.7K fois
D'autres avis sur Comprendre l'empire
le 8 mars 2011
MDR
Des Francs-Maçons partout Des Sionistes partout L'internationalisme, la grande tragédie de notre ère Vive le nationalisme, vive le capitalisme national, ou l'exploitation des salariés, mais pas au...
le 11 févr. 2011
Penser l'Empire aujourd'hui avec Alain Soral
Détricoter le roman national à la mémoire hémiplégique, et plus largement, le roman occidental tout aussi lacunaire et fictionnel… du christianisme aux Lumières, de la Révolution française jusqu’au...
Du même critique
le 3 avr. 2010
Ris et tout le monde rira avec toi, pleure et tu seras le seul à pleurer.
La critique a défoncé ce film. Le traitant parfois de vulgaire jeu-vidéo. N'ont-ils donc rien compris au film, ou est-ce une manière de cracher sur la nouvelle vague sud-coréenne, ou même sur tous...
le 14 mai 2010
Un batôn de dynamite enfoncé à sec dans le cul de la morale française
En matière de film glauque et sordide, je crois que jamais personne n'est allé aussi loin que Noé avec Seul Contre Tous, son tout premier long, qui est en fait la suite directe de Carne sorti en 91...
le 8 juin 2010
Tarantino dans les favelas
Après trois visionnages, je n'en reviens toujours pas. Ce film est incroyable, fascinant, une perle. Faut dire qu'à la vue du sujet traité, je m'attendais à une sorte pseudo-documentaire réaliste et...

