J'ai beaucoup apprécié ce court récit, qui nous prédit un avenir des plus sombres si nous continuons à nous comporter comme des imbéciles à grande échelle.


Alors oui c'est visionnaire, mais finalement, avec les explications à la fin de ce petit bouquin (qui rendent cette collection encore plus intéressante ce me semble), relativement logique. La science-fiction, nous en discutions je ne sais plus où, c'est en gros des auteurs qui développent après "et si...". Ici, en fait, ce serait plutôt un "voyez où nous allons tout droit"... Parce que finalement, quand on voit les citadins chinois avec leurs masques, on n'en est guère loin. le hic ici, c'est que j'ai du mal à croire que des nuages toxiques puissent rester sur place (ça me rappelle toujours Tchernobyl et l'histoire du nuage radioactif qui passe pas les frontières françaises, mouahaha, rire cynique), c'est un un peu ce que je reprocherais à ce bouquin.


L'histoire est courte, donc évidemment il ne peut s'y développer un récit à une échelle plus grande, mais c'est presque dommage.


A part ça : c'est bon. Les descriptions durant la visite de New-York en ruine sont saisissantes, les caractères des personnages affirmés, quoi qu'assez caricaturaux, avec le prof fasciné par son sujet d'études, le pater familias sage et calme, l'excité haineux et revanchard, le cupide au dernier degré... J'oubliais les fils à papa mais ils n'ont pas grande importance dans l'histoire.


Ce que j'ai préféré, ce sont les remarques très pertinentes et fondées sur les hommes de "l'Age de l'Espace", c'est à dire nous : en gros "comment peut-on être aussi intelligents, et aussi cons en même temps". Désespérants. Parce que je me dis souvent la même chose, du coup, même si c'est cynique, j'ai beaucoup aimé cette novella. Parce que c'est cynique... Et parce que Spinrad, que je ne connais pas bien, est sans le moindre doute un humaniste éclairé et lucide.


Je pense que bien d'autres de ses bouquins vont atterrir dans ma PAL ! Je n'ai pas un coup de coeur pour le bouquin, qui manque un peu d'épaisseur à mon goût, mais un coup de coeur pour l'auteur, lol !

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le 20 oct. 2016

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Valerie Tatooa

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