Fiche technique

Auteur :

Emmanuel Pernoud
Genre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : Parution France : février 2009

Éditeur :

Hermann éditions
ISBN : 9782705668051, 9782705668051

Résumé : De Corot, la postérité a surtout conservé l'image du peintre des paysages vaporeux et mélancoliques. Mais Corot, c'est d'abord un mangeur de nature et d'espace, jeté six mois de l'année sur les routes de France et d'Italie pour peindre le monde en plein soleil de réalité.Corot ou l'appétit de peindre : il disait «travailler comme un ogre», expression dont il faut entendre la pluralité du sens. D'abord parce qu'il n'était jamais rassasié de peinture - lui qui laissa près de trois mille tableaux - ; ensuite, parce qu'il peignit la fraîcheur et la profusion du réel avec une telle acuité que Renoir dit de lui qu'en fait de poète, Corot était avant tout un naturaliste. À bien y regarder, celui que l'on considère aujourd'hui, par son intimisme et sa pondération, comme le plus français des peintres est sans doute le plus américain des artistes : frère de Thoreau par son culte des étangs et des bois, de Whitman par son sentiment de la beauté ici et maintenant, et de tous les apôtres de la route et du rail par son goût forcené de l'itinérance.Ancien conservateur des collections d'estampes contemporaines à la Bibliothèque nationale de France, Emmanuel Pernoud est maître de conférences habilité à diriger des recherches à l'Université de Picardie - Jules Verne, où il enseigne l'histoire de l'art des XIXe et XXe siècles.Extrait du livre :Entre les deux guerres, à l'époque où le nationalisme s'em­pare de la peinture pour en faire un emblème, on trans­forme Corot en étendard d'une «France éternelle» qu'on fabrique de toutes pièces. Par cette supercherie (dont il est victime avec d'autres, de Clouet à Cézanne), Corot et son oeuvre deviennent la représentation d'une représentation, l'image d'une image de la France. Ses paysages sont enjoints de symboliser la Mesure, la Retenue, la Tradition, ils deviennent un sigle, un timbre-poste. On a décidé que peindre en gris et vert, c'était peindre contre le jaune et le violet, contre les «outrances» expressionnistes, contre les «dérèglements