Après son Prix Goncourt avec Au revoir là-haut, immortalisé par le film d'Albert Dupontel, fort remarqué, Pierre Lemaitre a eu l'idée de filer cette histoire en saga, en lui donnant une suite, ce second tome dénommé Couleurs de l'incendie, tout aussi porteur de rebondissements aussi tragiques qu'inattendus et liés à l'histoire, l'actualité du moment, soit l'entre-deux-guerres, avec sa crise économique et financière et la montée des fascismes.
Le titre est dû aux risques que connaissent la famille Péricourt, les politiques français, l'Europe dans sa globalité.
Le roman commence par la mort de Marcel Péricourt, grand banquier français, ayant survécu sept ans à la mort de son fils, écrasé par défenestration sur sa propre voiture, pour éviter d'expliquer pourquoi il avait feint d'être mort sur le champ de bataille. Le jour des obsèques, le fils de Madeleine, donc son petit-fils chute du deuxième étage de sa demeure, en tombant sur son cercueil, ce dont il ressort paralysé, en plus de son défaut d'élocution. De là, commence une longue chute financière et sociale, dont Madeleine essaie de se redresser par des intrigues, quand elle se remet de la situation. L'atmosphère ambiante de scandales financiers, d'arrangements douteux et de montée fasciste offre ce type de possibilités, la belle Léonce tentant de se placer au mieux, quitte à escroquer. Les rebondissements, souvent lourds de conséquences, s'avèrent inattendus, les cartes étant maintes fois rabattues. Il faut arriver à suivre, car la narration est trépidante, mais cela reste fort bon.