C’est le deuxième livre de l’auteur que j’ai l’occasion de lire. Mon impression est plus tiède sans toutefois me dissuader de renouveler l’expérience.
Le narrateur ombrageux, solitaire qui glisse vers de la violence vengeresse est touchant dans sa forme de désespoir. Sa vie émotionnelle est aussi vide que le paysage qui l’entoure. J’aime beaucoup les antihéros (du moment qu’ils restent dans une fiction) pour explorer ces noirceurs de l’âme.
J’aime l’idée, l’exemple de comment quelqu’un peut glisser vers l’amertume, le manque d’empathie voire la violence quand il a été lui-même exposé ou victime de violences qu’elles soient psychologiques ou physiques. Au-delà des exemples les plus évidents je pense que – venant de l’entourage – le manque de considération, compréhension allant parfois jusqu’au mépris peuvent faire de terribles dégâts sur un être humain en construction. C’est violent même si personne ne sera jamais inculpé pour ça.
Du coup j’ai franchement eu de la peine pour ce personnage désormais évidemment et unanimement considéré comme violent ou même taré.
Malheureusement j’ai trouvé le livre trop court. J’aurais aimé que soient développés plus clairement les évènements de la vie du personnage, leurs impacts sur lui, voir + des réactions de sa mère ou son frère fassent à ses actes et comment il les leur présenterait, ce fou. Je ne sais pas dire si le personnage en voulait particulièrement aux femmes (son frère semble épargné de son acrimonie). Ça méritait/appelait +.
Par moment je trouvais le récit confus (est-ce que c’était volontaire puisqu’on était un peu dans sa tête ?) et les tournures de phrase tellement ampoulées que ça en devenait indigeste comme une pâtisserie trop sucrée. À force de métaphores, mots pompeux, descriptions alambiquées, je pouvais peiner à comprendre le sens premier de la phrase. Non pas qu’il faille niveler sa qualité d’écriture en s’abaissant à mon niveau de compréhension mais ça n’était pas ma sensibilité.