Cyrano de Bergerac par Gourgandine
L'amour, le vrai. La beauté, non pas physique, la vraie, l'unique (car un visage parfait sans belle parole, est joli, tout au plus... la grande et noble beauté est dans l'esprit). Christian est mignon, mais inconsistant, incipide. Roxane est bien jolie, mais magnifique quan delle parle et entend l'amour. Cyrano est sublime, sublime parfois dans le grotesque, dans l'extravagance, dans le trop, dans l'au-delà des choses et des mots. Il manie ses mots avec une élegance qui va au devant de son soeur et de ses sentiments, pour les transcender. Il n'aime qu'une, Roxane, qui n'aime qu'un, Cyrano. Mais ne le sait pas encore.
Aussi une pièce sur le courage. Cyrano, batailleur courageux, un fier Gascon en somme, manque de courage devant son aimée, ne lui avouera l'origine de sa plume et de son coeur que trop tard, ne supportant pas de se montrer. Il sait qu'elle l'aime, même laid, tant qu'il l'aime avec toute la force de ses mots et de son âme, mais n'a pas le courage du bonheur. Il prefere se faire complice de cette sorte de viol (ici je ne peux m'empecher d'emprunter une reflexion d'un ancien professeur) Roxane donne son coeur, à un homme qu'elle n'aime pas (encore ne le sait-elle pas). N'est-ce pas violer son innocence en quelque sorte ?
On retiendra à vie cette oeuvre et son héros. Son panache.
Dommage que dans les differents représentations de cette oeuvre remarquable, on oublie parfois un petit détail qui ajouterait beaucoup de charme : le petit accent gascon de l'homme au nez bien moins grand que son audace.
Souvenons-nous à jamais de Cyrano de Bergerac, homme français par excellence : celui qui sait faire l'maour avec des mots.