Je dois dire que j’ai eu du mal à entrer dans l’univers du livre. Au bout de 50 pages, j’ai eu envie d’abandonner. Au bout de 90 pages, je me suis demandée où l’auteur voulait nous emmener. Mais j’ai persévéré, et j’ai bien fait ! Ce roman m’a littéralement captivée au sein propre du terme et je l’ai lu en 2 jours !
Il s’agit d’un huis-clos, se situant dans une période de chaos, à l’ouest des Etats-Unis. Deux jeunes soeurs, Nell et Eva, vivent seules dans leur maison familiale dans la forêt, loin de tout. Le roman raconte leur survie mais aussi le cheminement qu’elles vont suivre jusqu’au renoncement de leur vie d’avant (devenir une danseuse étoile, entrer à Harvard…). Ne reste que la satisfaction des besoins essentiels : boire, manger, se chauffer…
La mère des filles leur avait toujours dit de se méfier de la forêt. Manger ce qu’elle contenait pouvait les empoisonner ! Une fois cette consigne intégrée, Nell découvre à quel point la nature peut les satisfaire pleinement. Il y a de très beaux passages sur le jardinage et le glanage dans la forêt nourricière.
Je me suis laissée portée par ce roman sans me poser de questions. Avec du recul, je trouve qu’il retentit fortement dans la période actuelle. C’est un livre qui raconte comment survivre une fois qu’on a tout perdu ce qui faisait notre quotidien (électricité, internet, essence etc.). Il met également en lumière les relations fortes, voire fusionnelles, entre les deux soeurs, ce qui les aident à aller de l’avant.
J’ai vécu une expérience peu ordinaire : ce roman, qui ne m’avait pas séduit a priori, m’a « tirée » vers lui et je l’ai, finalement, vraiment apprécié. Un tout petit bémol : la traduction que j’ai trouvée parfois un peu « lourde ».
Dans la forêt de Jean Hegland existe aussi en version BD (éditions Sarbacane). J’ai très envie de la découvrir pour confronter ma représentation du livre avec celle de l’illustrateur !