Après cinquante pages, les personnages sont toujours vides de substance : ils ont certes des noms, mais les personnalités sont incertaines, et leur existence de fiction n'est justifiée par aucun détail ; même l'héroïne, dont le prénom est assez peu mentionné, est détachée de tout passé, projetée comme ça dans une aventure solitaire en plein cœur du bush australien. Est-ce une façon de faire comprendre au lecteur que « la vie d'avant » n'a pas d'importance, que la renaissance est possible malgré les épreuves passées ? Ce qui est certain, c'est que ce roman est plein d'ellipses gênantes, qui précipitent des événements pourtant majeurs (nouvelle relation amoureuse et grossesse feinte, notamment) ; en somme, l'ensemble manque cruellement de liant et empêche de profiter de cette excursion dans l'Australie de 1791.