Ce récit nous présente les trois années de captivité d'un lieutenant cosaque de l'armée rouge fait prisonnier au front par la Wehrmacht.
Les récits de ce type ne sont jamais très plaisant à lire, à moins d’aimer endurer les souffrances physiques et psychologiques des détenus de guerres… Cependant, ici nous rencontrons un cas de figure jusqu'à présent très peu documenté et pour le moins intéressant.
Comme le titre de l’ouvrage nous l’indique, il s’agit ici d’un rare témoignage de soldat russe ayant choisi de se retourner contre Staline en rejoignant in fine l’«Armée de libération nationale» (R.O.A., commandée par le Général Vlassov, financée et armée par une Allemagne réticente mais dans le besoin). Malheureusement ce sujet précis n’est en fait que très peu abordé et apparaît seulement à la toute fin du récit, que l’on aurait du coup souhaité plus long !
Ces mémoires ont été écrites dans les années 60, vraisemblablement en France, où l’auteur a pu se réfugier après guerre pour échapper à une mort promise en URSS. Elles nous présentent avant tout des gaillards russes (ou russiens) absolument patriotes et n’ayant pas une once de sympathie pour les allemands et leur régime et qui sauront conserver leur humanité malgré les travaux forcés et les conditions pénibles de la détention allemande.
Cherchant peut-être à justifier un choix difficile à assumer, l’auteur montre que son retournement s’est fait avant tout sous la contrainte
- l’épisode du pistolet sur la tempe paraît d’ailleurs peu vraisemblable -
alors que tout le monde comprendrait qu’un prisonnier cherche par tous les moyens à échapper à ses tortionnaires, même au prix d’un pacte avec le diable.
Cependant, la courte postface nous indique que l'auteur est par la suite devenu un anticommuniste convaincu, et les lignes qui clôturent le récit son éclairantes. Arrivé devant le camp de la ROA, notre héro est interrogé au sujet des véritables raisons de son engagement, et celui répond par cette phrase :
Mon capitaine, si l’on veut parler de la principale raison, il n’y en a en fait qu’une : pour moi, pour vous et pour eux tous, c’est de vouloir défaire le grand malheur qui s’est abattu sur notre chère Patrie martyrisée.
Pour conclure, cette lecture bien qu'émouvante est tout à fait dispensable, mais qui s'intéresse au sujet lira avec profit à partir de la page 202, avec en particulier la retranscription du "Manifeste de Prague" (programme de Vlassov) page 282.