Divers aphorismes et développements sur l'irréalité de la vie, le désir d'être non-né, la souffrance, la petitesse des uns et des autres. Un livre très noir et souvent drôle. Cioran est, je crois, peu enseigné dans les facs de philo, et on le comprend car il y a peu d'arguments, de raisonnements susceptible d'emporter la conviction des gens défavorables au message du bouquin.
Ca parlera surtout aux gens qui ont une sensibilité similaire à celle de Cioran (des pessimistes). Vous lisez ces phrases et vous voyez si ça évoque quelque chose en vous.
Personnellement, je ne trouve pas du tout ce livre déprimant mais au contraire libérateur. Il y a quelque chose d'infiniment joyeux à voir quelqu'un dévaloriser (ou plutôt estimer à sa juste valeur) la vie humaine et la civilisation.
Quelques passages qui m'ont plu :
"Qu'est-ce qu'une crucifixion unique, auprès de celle, quotidienne, qu'endure l'insomniaque ?"
"J'ai tous les défauts des autres et cependant tout ce qu'ils font me paraît inconcevable."
"Avoir commis tous les crimes, hormis celui d'être père."
"Si l'on pouvait se voir avec les yeux des autres, on disparaitrait sur-le-champ."
"Si c'est le propre du sage de ne rien faire d'inutile, personne ne me surpassera en sagesse : je ne m'abaisse pas même aux choses utiles."
"Sur le même sujet, sur le même événement, il peut se faire que je change d'opinion dix, vingt, trente fois dans l'espace d'une journée. Et dire qu'à chaque coup, comme le dernier des imposteurs, j'ose prononcer le mot de vérité."
Si ces passages vous ont plus, le livre vous plaira certainement !