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Vous êtes peut-être passée à côté du phénomène 2016-2017 du développement personnel pour adulte sans personnalité (ça permet au moins de tourner la page du coloriage régressif), mais la méthode KonMari fait des émules partout dans le monde. C’est une idée saugrenue développée par Marie Kondo, une essayiste japonaise, qui vide à vivre entourée de vite, en passant par d’étranges rituels avec ses objets, afin de savoir s’ils nécessitent de rester dans votre vie, ou si vous pouvez leur dire adieu. Bref, c’est la débilité du moment, et comme tout ce qui est débile, ça cartonne !


Si vous êtes un adulte épanoui dans son bordel, comme moi, vous allez pouvoir compter sur une lecture réconfortante, celle de Jennifer McCartney, qui après s’être essayée à la méthode KonMari avec ses amis, a vraiment trouvé ça idiot et a préféré laisser s’exprimer son besoin naturel pour le bordel, que de toute façon elle n’avait réussi à chasser qu’une semaine…


Dans un court bouquin qu’on dévore en une bonne heure, et qu’on pourrait lire comme un anti-blog maison, l’auteur nous rassure : oui, il est normal de vivre dans le bordel, et non, notre intérieur n’est pas censé être aseptisé, prêt à être pris en photo sur Instagram ou Pinterest.


Si elle cite pour l’anecdote une étude scientifique publiée dans Psychological Science qui a démontré qu’un environnement bordélique permettait une meilleure créativité, quand un environnement organisé renvoyait les gens vers la tradition et la convention, elle s’amuse surtout à démonter cette manie nouvelle pour le rangement et le style épuré à coup d’arguments aussi fantaisistes qu’hilarants, comme le fait qu’Einstein était un génie bordélique, alors que Ted Bundy ou Mussolini étaient des maniaques du rangement…


Un bouquin au ton poilant qui désacralise l’obsession de l’ordre et du rangement, que vous pourrez toujours offrir autour de vous aux MAE (Mortellement Accros à l’Élimination) ou laisser traîner n’importe où dans votre appartement, au choix.

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le 4 avr. 2017

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Brice B

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