De si jolis chevaux

C'est à l'occasion de la critique du film "La Route" de Hillcoat adapté du roman éponyme de Cormac McCarthy que les conseils avisés de quelques-uns de mes éclaireurs, m'ont encouragé à acquérir ce roman "de si jolis chevaux". Le premier tome d'une trilogie. La découverte de ce romancier américain.

J'avoue que j'ai été très surpris du style. J'ai même mis une trentaine de pages à entrer dans le roman malgré plusieurs relectures infructueuses des toutes premières pages. C'est en décidant d'avancer (mort aux cons !) que j'ai fini par me rendre compte que les dialogues étaient mélangés au texte et que l'auteur procédait beaucoup par ellipses. De plus, McCarthy est définitivement fâché avec la ponctuation, les tirets et les virgules en particulier, qu'on se le dise ! L'inconvénient est qu'on est toujours en train de se demander qui parle à qui. L'avantage c'est une fluidité plus grande du texte et des dialogues (une fois qu'on a compris la façon de faire du romancier).

Au bout de trente pages, donc, j'ai enfin relu une dernière fois un texte qui s'est brusquement éclairé. Puis plus tard dans le roman, une autre difficulté est apparue. Le héros (américain) étant au Mexique, les dialogues sont alors régulièrement en espagnol (sans traduction, por supuesto). Forcément. Pour faire plus authentique. Mais là, fort heureusement, mes quelques pauvres connaissances en espagnol m'ont suffi pour ne pas en être gêné.

Je ne sais pas si le style est spécifique du roman ou de l'auteur, mais je suis déjà prévenu pour un prochain roman.

Oui, d'accord, mais l'histoire, alors ?

Eh bien, l'histoire est pas mal et le roman se dévore assez vite … Il s'agit d'un roman western. Heu, oui et non. J'en connais sur SC qui crieraient au blasphème … parce que l'action du roman se passe au XXème aux alentours des années 1950. Et qu'un western ne peut pas se passer au-delà de 1870 (environ, pour je ne sais plus quelle obscure raison). Mais, moi, je n'ai pas ce type d'exigence, car un mode "western" relève essentiellement d'un type d'ambiance et non de critères historiques.

Donc, un roman western, disais-je, où deux adolescents, John Grady Cole et Lacey Rawlins, partent du Texas où ce n'est décidément plus possible de vivre avec des chevaux, des vrais, pas ceux qui sont dans les moteurs des voitures et des camions. Donc ils partent du Texas pour aller au Mexique où il y a des ranchs où on peut encore élever, dresser des chevaux … et surtout vivre leur liberté au plus près de la nature et des chevaux.

Nos deux adolescents, partis pleins d'espoir, la fleur au fusil, sur leurs deux chevaux, vont vivre un véritable chemin initiatique parsemé d'embûches dont un passage douloureux dans un pénitencier où ils risqueront d'y laisser leur peau. Sans oublier, l'amour impossible entre la jeune Alejandra, la fille du tout-puissant ranchero et John Grady.

Pour conclure, ce roman et cet auteur constituent une belle découverte que je me verrais bien transformer avec le roman suivant de la trilogie "le grand Passage"