Le Mustang croate
Il n’y avait pas foule en ce début d’après-midi au théâtre croisette pour la projection du premier long-métrage de la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanović. La mer, la roche, les plages de...
Par
le 14 juil. 2021
9 j'aime
Comédie en un acte. Deux couverts est une courte pièce d'une dizaine de pages, lue en une dizaine de minutes. Cela surprend. Mais après tout, pourquoi pas. Anton Tchekhov s'est lui aussi prêté à l'exercice des pièces en un acte. Nous retrouvons les quiproquos et les thématiques chères à Guitry à l'instar de la jalousie, du mariage et du statut social. Mais cette fois-ci, le dramaturge met à l'honneur un intrus faisant irruption dans le couple : le fils. Deux couverts, c'est l'histoire d'un homme tiraillé entre la femme qu'il aime et sa propre progéniture. Si la relation conjugale et l'amour filial ne semblent pas incompatibles, Sacha Guitry nous révèle à quel point cette dichotomie entre la femme désirée et l'enfant dont cette dernière n'est pas la mère est en réalité complexe et trouble aux yeux du père-amant. Ce dîner aux chandelles est l'allégorie du choix ; le titre l'annonce sans ambages, il n'y a de place que pour l'un d'entre eux ; deux couverts. Et pour cause, le fils vient de passer son baccalauréat. Et tant pis s'il ne l'obtient pas, tente de se persuader le père, il sera tout de même chaleureusement accueilli. Finalement, le dîner ne se passera pas comme prévu. Le père, convaincu de fêter l'obtention du baccalauréat de son fils, tombe des nues lorsque celui-ci lui répond par la négative. L'amour paternel se heurte à la fierté du patriarche ! Et vient l'inévitable désaccord entre le géniteur et le fils. Sacha Guitry nous montre ici l'intensité de l'amour véritable que peut vouer un homme à son fils, transcendant souvent l'amour porté à la femme désirée qui s'éclipse face au visage de l'enfant chéri, extension virile de leur être ... Car si la jalousie vise le plus souvent de potentiels partenaires amoureux, elle n'en épargne pas moins les membres de la famille, qu'il s'agisse de la mère étouffante ou des enfants démesurément chéris. Malheureusement, le protagoniste de cette pièce ne parvient ni à gagner la confiance de la femme aimée, ni l'affection de son fils secrètement adoré. C'est le portrait d'un homme malheureux qui s'offre au lecteur, ne sachant démontrer l'amour qu'il porte aux siens qu'au travers de richesses matérielles et de considérations bourgeoises. Restent les "je t'aime" non-dits, la solitude, le remord ... Et deux couverts.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 2 juil. 2025
Critique lue 2 fois
Il n’y avait pas foule en ce début d’après-midi au théâtre croisette pour la projection du premier long-métrage de la réalisatrice croate Antoneta Alamat Kusijanović. La mer, la roche, les plages de...
Par
le 14 juil. 2021
9 j'aime
Pour Sama met à l'honneur l'héroïsme des civils : ceux qui soignent, ceux qui filment, ceux qui résistent, ceux qui survivent ... Dommage que celui-ci manque cruellement de matière d'un point de vue...
Par
le 20 oct. 2019
8 j'aime
1
Que ce soit sur le fond ou sur la forme, le Joker rayonne. Rares sont de telles œuvres à répondre aux critères qui mènent à l’excellence cinématographique. Le portrait psychologique du protagoniste...
Par
le 2 nov. 2019
7 j'aime
2