Space is the limit

Difficile de dire ce que j'ai pensé de ce roman.

Découvert à l'écoute d'un épisode du podcast Vulgaire ( ), j'avais trouvé le propos de l'auteur très clair et sourcé. On sentait le travail titanesque entrepris pour ne rater aucune piste, aucune hypothèse, aucun point de vue. On sentait aussi la passion d'un auteur sur un sujet qui l'avait emporté.

Je pensais donc trouver dans le livre ces éléments, avec un développement plus lent et complet.

Et il y avait de quoi faire: l'histoire d'un suicide collectif en 1997, dont le gourous de la secte, dans une immense villa de Californie, permettant de remonter à l'origine de cette secte dans les années 70. On traverse ainsi tout un pan de l'histoire des états unis, sur fond de complotisme, d'ufologie, de hype autour des extra-terrestre, de science fiction lu au premier degré et de disciplines acétiques.

J'ai donc été assez surpris de comprendre que je n'aurais pas un récit journalistique mais bien un roman, qui allait suivre un personnage fictif devenant adepte puis suivant le secte sur cette période.

C'est là où j'ai été perdu. Autant j'ai adoré le récit de l'auteur à la première personne dans le podcast, expliquant son cheminement ; autant je n'ai pas ressenti grand chose à le lecture de ce personnage dont on perçoit trop à mon gout le caractère fictif. Je n'ai pas réussi à m'intéresser à son parcours, à ressentir de l'empathie pour lui (à 2-3 moment près qui font office d'exceptions).

Le discours très clinique, chirurgicale, assez distant finalement, était très adapté à un récit documentaire pure, et cela fonctionne superbement dans les interventions de l'auteur qui explique le fruit de ses recherches ; autant lorsqu'il s'applique à un tiers personnage, cela fait perdre de la puissance au récit.

J'en suis désolé, car le travail de l'auteur ne mérite pas une note aussi sévère. Mais c'est ici l'objet romanesque que je juge, peut être un peu sévèrement. Ne vous empêchez pas pour autant d'aller écouter ce que cet auteur a à dire, sa passion s'entend bien mieux sur un micro que sur ces pages.