Like back in the old days
Comme pour la plupart des lecteurs de ce genre de séries, je vais commencer ma critique en disant que j'ai lu les 3 tomes d'une traite en une semaine. C'est le genre de livre qui n'attend pas, à la structure plus cinématographique que littéraire, qui prend vie immédiatement, et ne nécessite pas de pauses pour absorber le récit.
Étonnant d'ailleurs, que l'adaptation du film donne à chaque seconde cette impression de travail laborieux, ayant accouché d'un film qui ne semble pas entier. Mais c'est un autre sujet.
Pour moi, les points forts de la série Divergent résident dans plusieurs choses : comme Hunger Games (auquel on la compare souvent), malgrè le jeune public auquel le livre est adressé en priorité, la narration ne recule pas devant la violence, les morts amères, les constats défaitistes, les portraits de personnages ébranlés et désorientés. L'histoire d'amour est elle aussi plus équilibrée, touchante et forte que la plupart de celles qui ont marqué la littérature jeunesse ces dernières années. Là où Twilight créé un couple toxique et ennuyeux, où Hunger Games semble se forcer à ajouter sans conviction de la romance à une histoire qui n'en a pas besoin, Divergent trouve une vraie harmonie entre ses deux personnages principaux, et forme un couple qui apparaît comme une nécessité qui propulse l'histoire en avant.
Tous ces éléments apportent une crédibilité et une solidité à l'histoire, et inspire la confiance nécessaire pour se lancer dans la lecture d'une saga de 3 tomes.
C'est une histoire qui vaut la peine d'être racontée et vécue, où on ne se sent jamais égaré par le narrateur, et qui nous laisse un vrai sentiment d'achevé à la fin du 3ème tome. Le rite initiatique de Tris est captivant, violent et bien ficelé. Son personnage est assez surprenant et on s'émeut de la voir se développer et se renforcer, contrairement à Katniss, qui commence avec beaucoup plus d'avantages son aventure, ce qui la rend moins attachante à mes yeux.
Le résultat n'est pas magistral, mais il est maîtrisé, et le récit est galvanisant. L'exercice était périlleux, parce qu'on peut encore plus facilement se contenter de la médiocrité dans ce genre de littérature. Il y a bien sûr beaucoup de maladresses, de choses trop simples, un côté puritain, mais c'est une saga qui m'a fait rêver pendant une semaine, et qui à mes yeux vaut autant le détour que d'autres oeuvres cultes de la littérature jeunesse. J'y ai retrouvé le frisson et la soif ressentie quand j'avais 13 ans, et que je passais des nuits à lire Harry Potter avec une lampe torche sous ma couette.