S’il y a une chose que j’éxècre par-dessus tout, c’est bien l’intolérance ; je destribuerais volontiers des baffes à tous ces abrutis qui manifestent en déversant leur haine de l’autre (ceux qui s’élèvent contre le mariage pour tous, pour ne prendre qu’un exemple) ou à ceux qui tuent des gens, quelques soient leurs raisons (qui sont forcément mauvaises). Et ce qui m’attriste le plus, c’est que les actions de ces personnes intolérantes génèrent également en moi de l’intolérance, car je ne tolère pas ces gens intolérants… Tout ça pour dire que c’est avec un grand intérêt que je me suis plongé dans DJ Bambi le neuvième roman de la romancière islandaise qui narre l’histoire de Logn, une femme trans de 61 ans qui prend des pilules d’œstrogènes, qui a subit une mammoplastie et qui patiente sur une liste d’attente afin d’enfin bénéficier de la vaginoplastie qu’elle désire tant.
Ce roman de 200 pages, fluide et très agréable, se lit rapidement. Avec une plume bienveillante, douce et poétique, Auður Ava Ólafsdóttir embarque le lecteur dans la psyché de son personnage, femme née homme qui souhaite mourir dans un corps qui lui correspond. Les chapitres très courts se succèdent, et avec eux autant de tranches de vies de Logn ou de réflexions sur sa condition, sur le regard des autres, sur l'ostracisation qu'une grande partie de sa famille lui fait subir depuis que sa mère est décédée – seul son frère jumeau lui parle encore.
Un roman qui ne fera pas changer d’avis les transphobes – la connerie est bien trop ancrée dans leur crâne –, mais qui ravira tous les adeptes du vivre ensemble et de la tolérance.