Sacré (si j'ose dire) petit pavé que ce premier tome de Dominium Mundi, et le second l'est davantage. Il faut dire que François Baranger est un grand bavard quand il ne s'adonne pas à ses talents graphiques. Cette tendance a parfois ses inconvénients, notamment de faire naître des pages inutiles qui gâchent la lecture à certains moments.
Pourtant c'est un très bon roman de science-fiction, dans lequel on ressent clairement les inspirations des grands auteurs du genre. Son inspiration principale est La Jérusalem délivrée de Le Tasse, poème épique d'une Première Croisade fantasmée, et en fait une sorte de version SF. L'idée est bonne. Osée, mais bonne.


En 2202, suite à l'expédition de colons de l'Empire Chrétien Moderne, qui a su dominer une bonne partie de la Terre suite à la Guerre d'Une Heure qui a saccagé la planète, afin de trouver de nouveaux territoires où la vie humaine serait propice, le fameux tombeau du Christ est découvert sur Akya, un astre de l'Alpha du Centaure. L'équipage est massacré par les autochtones. Il n'en faut pas davantage pour que le puissant pape Urbain IX lance le projet d'y envoyer un million d'âmes. Avec force foi, les meilleures technologies sont rassemblées pour créer le plus grand vaisseau spatial que l'humanité ait jamais créé : le Saint-Michel.


Dans ce premier livre, nous suivons le voyage du Saint-Michel, de son départ à son arrivée sur Akya. Au fil des pages, on passe d'un narrateur à un autre. Le premier est Tancrède de Tarente, un Méta-guerrier (comprendre "une montagne de muscle surentraîné au combat") de renom mais au passé trouble et en proie à une crise de foi, issu d'une famille normande à la tête d'un des principaux territoires de France. L'autre est Albéric Villejust, un inerme (comprendre "enrôlé de force") aux talents de pupitreur inégalables.
Pendant ce long voyage, entre les rudes entraînements et la maintenance de l'Infocosme (sorte de cerveau bio-informatique du vaisseau), de mystérieux événements et un groupe subversif font naître le doute dans les esprits les plus croyants concernant le véritable dessein de l'expédition.


Le style et la langue sont bien maîtrisés, je me suis surpris à lire de longs moments sans me rendre compte du temps passé. Difficile d'émerger après avoir plongé.
Enquête, intrigue politique, action. Chacun peut y trouver son compte. Le roman a de nombreux points faibles mais il faut passer outre les fioritures et savourer son essence.

Gwynplaine
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le 19 août 2018

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Gwynplaine

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