C’est non sans un gros pincement au cœur que je publie cette critique étant donné qu’elle est synonyme de clap de fin pour ma rentrée littéraire 2025 – une cuvée qui m’aura permis de lire une poignée de pépite. C’est d’ailleurs avec un roman extraordinaire que je clôture cette période, point d’orgue de mon année littéraire : Doppelgänger. Le cinquième roman de Gérard Guix, un auteur espagnol dont je n’avais encore jamais entendu parler, est un livre dément, tant dans sa construction que dans son intérêt. Un livre de 755 pages qui détourne l’histoire et, notamment (mais pas que), les derniers jours qu’Adolf Hitler a passé dans son bunker berlinois en avril 1945.

Malgré ses exactions, Adolf Hitler a toujours fasciné les cinéastes (pour preuve, 400 acteurs – dont, excusez du peu, Sir Alec Guinness et Sir Anthony Hopkins – l’ont incarné au cinéma, que ce soit dans des rôles principaux ou pour une simple figuration ; même Donald Duck a été représenté sous les traits du Führer en 1943, c’est dire) et les écrivains. Et que ce soit à l’écran ou sur papier, il est souvent représenté dans des œuvres uchroniques (sa mort lors de l’incendie – volontaire – d’un cinéma dans Inglourious Basterds est l’une des scènes les plus jouissives du cinéma de Quentin Tarantino). Et comme je suis fan de ces œuvres de fiction qui réécrivent l’histoire, c’est avec envie que je me suis plongé dans ce roman qui promet à ses lecteurs un huis clos satirique sur les derniers jours d’Adolf Hitler.

Et si le résultat est dense, il est surtout détonant ! Un rythme soutenu, un mélange parfait entre réalité et fiction, des notes de bas de pages hilarantes (et qui réservent une trouvaille géniale), et, au détour d’un cauchemar que fait Adolf Hitler au début du roman, une comparaison subtile avec Trump qui prendra tout son sens dans les toutes dernières pages.

Et si j’ai trouvé le début purement historique de la troisième partie un brin superfétatoire, le reste est tout bonnement incroyable et m’a tenu en haleine de bout en bout. Un roman que je n’avais pas prévu de lire dans un premier temps : comme quoi, il ne faut jamais avoir de scrupules à changer d’avis !

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Cédric Moreau

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