Compagnie (ra)T(ée)

Si les deux premiers tomes se lisaient avec relativement de plaisir malgré les quelques lourdeurs qu'apportaient le récit, ce 3e opus de la saga d'Ann Aguirre est loin de m'avoir convaincu.

Le récit s'emballe en effet dans des péripéties improbables : Trèfle ne m'a pas du tout séduite en chef d'armée. Chasseuse aguerrie dans les deux premiers tomes, certes, notre héroïne a du caractère et n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Mais quand on sait qu'elle vient d'une ville souterraine, et qu'elle débute seulement à découvrir la vie à la surface, la culture et les coutumes du "dessus", la voir dès le 3e tome à la tête de la "Compagnie T" (là encore T pour Trèfle... Mouais), composée de soldats expérimentés et plus âgés ne m'a pas du tout paru plausible.

La bataille finale est trop vite expédiée, les (attention SPOIL) retrouvailles avec Œillet et Sable auraient du être évitées (pourquoi les faire revenir si tard alors que, encore une fois, cela paraît tellement invraisemblable...)
Et puis l'histoire d'amour avec Del résonne tellement creux et à l'eau de rose par rapport aux enjeux extérieurs qu'elle a fini de me fatiguer. Féroce sur le champ de bataille, les deux amoureux sont usants de mièvrerie dès qu'ils se retrouvent en tête à tête.

Il faut cependant reconnaître que le roman se lit très vite, un véritable page turner. Il y a quelques éléments intéressants, et certains personnages secondaires, au contraire de Del et Trèfle, prennent une réelle consistance : Tegan d'abord, mais aussi Bandit et quelques nouveaux personnages, Gavin, Morrow...
Malheureusement, cela ne suffit pas de mon avis à faire de ce livre une fin de saga réussie.

Quand on compare avec d'autres trilogie du genre, comme Hunger games qui gagne en maturité (le dernier opus laisse pantois par sa noirceur, sa complexité, son réalisme) , Enclave s'adonne trop au manichéisme, les personnages sont trop prévisibles et caricaturaux. Enfin, si l'Happy Ending peut être un choix, là encore il n'est pas assez nuancé...

Une déception, donc, mais qui peut tout de même plaire et convaincre les ados, son public initial.