Zola chez les moujiks
Pardon pour ce titre facile et un rien condescendant, mais la Russie et moi c'est une longue histoire d'amour et d'amitié, elle me pardonne tout (comme je lui pardonne beaucoup). C'est un très bon...
le 6 août 2020
1 j'aime
2
Voici le premier tome d'une autobiographie de Maxime Gorki véritable prodige littéraire. Nous suivrons la suite de sa vie en lisant "En gagnant mon pain" et mes "Universités". Les descriptions de personnages et de paysages de cet amoureux de l'Homme et de la Nature sont tout simplement fabuleuses. Dans ce tome il raconte tel l'enfant qu'il était et parvient à nous tenir en haleine avec des évènements parfois assez banals. Encore un artifice littéraire extrêmement bien mené car on suit les péripéties à travers les yeux de ce "mino" comme s'il était toujours petit. Pour ce gamin le monde est cruel et incompréhensible car il est confronté à des adultes plutôt stupides/brutaux ou malheureux ou les deux ne lui expliquant rien. Dans de nombreuses familles dans tous les pays du monde et à toutes les époques, le non dit, le fait de vouloir faire bonne figure aux yeux des autres sont des poisons qui gangrènent la vie familiale et bousillent des êtres en devenir. Quand on voit de telles conditions de vie, les cicatrices profondes laissées on ne peut qu'être étonné et heureux de constater l'ascension de Maxime Gorki vers des cimes littéraires que bien peu d'écrivains atteignent. Il est un raconteur d'histoire très poétique et cultivé qui imprègne de toutes les émotions humaines les scènes de la vie de tous les jours. Quand cet ouvrage se termine Maxime a déjà tant subi a moins de 12 ans ! Les dimensions historiques (contexte) et politiques aussi sont indéniables puisque l'on découvre la pauvreté et la misère intellectuelle qui conduiront à la révolution russe de 1917.
Cet autobiographie violente et sordide quant aux rapports humains et aux mœurs du peuple Russe est à rapprocher de celles non moins splendides de Charles Bukowski "Souvenirs d'un pas grand chose" et de "Mort à crédit" de Louis Ferdinand Céline. Hors tout la vie misérable arrive à produire ces êtres plein de sensibilité qui nous émerveillent par les mots qu'ils couchent sur le papier comme des larmes d'expiation.
Créée
le 6 avr. 2022
Critique lue 63 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Enfance
Pardon pour ce titre facile et un rien condescendant, mais la Russie et moi c'est une longue histoire d'amour et d'amitié, elle me pardonne tout (comme je lui pardonne beaucoup). C'est un très bon...
le 6 août 2020
1 j'aime
2
Privé de son père mort très jeune et de sa mère qui doit gagner sa croûte, Gorki est élevé par ses grands-parents dans une maison familiale où se côtoient, outres les patriarches, ses deux oncles,...
Par
le 4 févr. 2023
Du même critique
Est-ce que Kate Bush est une sorcière ? Oui ! Elle est une magicienne une grande prêtresse du son, du piano, des mélodies, des ambiances tour à tour éthérées, planantes, évanescentes voire surannées...
Par
le 19 déc. 2015
24 j'aime
18
Que ce soit bien clair : préparez-vous à une plongée dans l'horreur ! La brutalité, la bestialité montrée, sans concession, sans pathos,sans arrondir les angles, sans rien cacher, sans se voiler la...
Par
le 22 nov. 2017
24 j'aime
14
J'étais tranquille, j'étais peinard à la maison en train de préparer l'apéro quand mon fils m'envoie un SMS pour me dire de regarder sur YouPorn, pardon je voulais dire YouTube la nouvelle chanson de...
Par
le 11 juil. 2020
20 j'aime
17