Dans ce livre, Perec entreprend un vif recul qui traverse les espaces physiques, passant de la page au lit, au quartier, à la ville, pour en arriver à l'espace. Les parties s'enchaînent assez logiquement, apportant chacune son lot d'idées et de questions.


Autant le dire tout de suite, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, et ce pour une raison principale : c'est un livre en chantier. Ce que je veux dire, c'est que Perec nous parle de ces espaces comme s'il menait une conversation, sautant de ses souvenirs personnels à des tentatives de définitions des espaces. Il parle aussi de ses projets d'écriture, dont je sais que certains ont été menés à terme ; les autres me donnent envie de me renseigner à ce sujet.
Un en particulier m'a semblé marquant, sans doute dans le chapitre sur la ville. Il explique avoir dressé une liste de douze lieux liés pour lui à des souvenirs, et monté le plan d'écrire deux descriptions de chacun d'entre eux : une de mémoire et l'autre sur place. Il se fixe alors l'objectif de décrire deux lieux différents par mois, et ce pendant douze ans, rangeant au fur et à mesure son travail dans des enveloppes cachetées. On apprend ensuite que l'objectif est de retracer un triple vieillissement : celui des lieux, de ses souvenirs et le sien. Je trouve ça tellement beau...


Les listes plutôt descriptives s'étirent parfois un peu trop, mais tous ces projets, toutes ces idées nous laissent vraiment imaginer le meilleur possible. Et même si ça part d'un petit espace intime, pour moi c'est un livre qui donne envie de voyager. Pas forcément loin, mais peut-être différemment, peut-être en faisant un peu n'importe quoi, ou simplement pour le plaisir de planifier, et d'écrire tout ça.


En revanche, je trouve assez dommage que le livre ne soit pas plus travaillé dans la forme. On a bien un chapitre sur la page, où Perec fait quelques essais (une diagonale, des notes en marge...), ça aurait pu induire un traitement particulier de la part de l'éditeur. Disons que j'aurais bien aimé quelque chose de plus propre, et sans doute plus agréable à lire.

lislb
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le 7 janv. 2017

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lislb

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