Un roman dont j'attendais beaucoup, sans doute un peu trop. J'étais alléché par le titre ainsi que par la réputation de l'auteur dont je n'avais encore rien lu. Je m'attendais à un roman new-yorkais, alors que la première partie est irlandaise. L'ouverture correspondant à la situation mise en avant, avec le funambule entre les twin towers reste longtemps en suspens.
Et puis, je suis vraiment rentré dans le bouquin et je me suis intéressé à cette histoire familiale irlandaise avec ces deux frères aux tempéraments passionnés et leurs parents inoubliables. Or, une fois cette partie achevée, il faut se lancer dans une histoire complètement différente et se familiariser avec de nouveaux personnages et une nouvelle façon de faire. Là, j'ai eu du mal, en particulier avec les phrases hyper courtes qui donnent un ensemble assez haché. A mon sens, cela n'a rien à voir avec la puissance obtenue par Cormac McCarthy dans « La route ».
Ceci dit, on finit par revenir à la situation du funambule, vue par les différents personnages. Ceux-ci se croisent et on obtient effectivement une image de la ville de New York et de notre vaste monde qui poursuit son chemin vaille que vaille. Le fait que l'ensemble soit situé dans les années 70 donne une certaine perspective. La description du funambule Philippe Petit et de sa performance (réelle) du 7 août 1974, même si elle est présentée de façon romancée donne une vraie force au roman. Une photo contribue à cette force particulière, puisqu'on y voit le funambule en contre-plongée, frêle silhouette sur son fil entre les deux tours du World Trade Center, un avion survolant l'ensemble, situation évidemment prémonitoire qui ne peut que faire réagir le lecteur de 2012.

McCann nous présente un ensemble constitué de moments et impressions. C'est souvent fugitif et ce sont des détails qui nous permettent de mieux saisir l'ensemble. Il y a quelque chose, mais je ne suis pas totalement convaincu. Dans le genre, « Le bûcher des vanités » de Tom Wolfe me laisse un meilleur souvenir.
Electron
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le 16 juil. 2012

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